Soupçonnant Téhéran de vouloir se doter de l’arme atomique, Israël a mené dans la nuit du jeudi 12 au vendredi 13 juin 2025 des dizaines de frappes aériennes contre l’Iran, ciblant son programme nucléaire, des installations militaires, plusieurs hauts commandants et des scientifiques de premier plan, dans une attaque massive et inédite qui rapproche un peu plus le Moyen-Orient d’un nouvel embrasement. Cette opération baptisée «Rising Lion» selon le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, avait été planifiée pendant des mois et approuvée le lundi 9 juin 2025 par ce dernier et son ministre de la Défense.
Le Premier ministre israélien a affirmé avoir frappé «le cœur du programme nucléaire militaire» de Téhéran. Plusieurs figures militaires et scientifiques ont été tués. Les médias iraniens ont confirmé que le chef des gardiens de la révolution, le général Hossein Salami, a été tué lors de cette vaste opération militaire, tout comme un autre haut commandant de ce corps d’élite iranien, le général Gholam Ali Rashid. Le chef d’état-major iranien, Mohammad Bagheri, a également péri. D’après l’agence de presse Tasnim, deux scientifiques du programme nucléaire iranien, Mohammad Mehdi Tehranchi et Fereydoun Abbasi, ont aussi été tués dans ces attaques. L’agence de presse d’État IRNA a rapporté qu’au moins une douzaine de civils ont été tués dans les frappes à Téhéran seulement, où au moins deux bâtiments résidentiels se sont effondrés.
La réaction du guide suprême iranien, Ali Khamenei a été immédiate. Il a menacé Israël d’un sort « amer et douloureux », et les gardiens de la révolution ont juré de venger la mort de leur chef. L’espace aérien de l’Iran est fermé jusqu’à nouvel ordre de même qu’en Irak. Israël, craignant les représailles, a averti que l’Iran pourrait conduire une attaque « dans un avenir immédiat ». Elle a cet effet déclaré l’état d’urgence sur tout son territoire et fermé son espace aérien jusqu’à nouvel ordre. Une centaine de drones sont déjà lancés en direction de l’Etat hébreu. « Les actions agressives du régime sioniste contre l’Iran n’auraient pas pu être menées sans la coordination et la permission des Etats-Unis », a déclaré le ministère des affaires étrangères iranien, tenant les Etats-Unis « responsables des répercussions dangereuses et des conséquences de l’aventurisme du régime sioniste ».
Mais, selon le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, Israël a dit à Washington que frapper l’Iran était « nécessaire pour sa défense ». Le secrétaire d’Etat américain a précisé que les Etats-Unis n’étaient pas impliqués dans l’attaque et dit que la « priorité » des Etats-Unis est de protéger ses forces dans la région, selon un communiqué. Donald Trump a cependant déclaré sur Fox News ce vendredi matin avoir été prévenu à l’avance des frappes. Selon le ministre de la défense israélien, Israel Katz, « l’Iran est plus déterminé que jamais à réaliser son projet de destruction d’Israël. Nous sommes à un tournant décisif. Si nous le manquons, nous n’aurons aucun moyen d’empêcher l’Iran de se doter d’armes nucléaires qui mettront en danger notre propre existence».
Rappelons qu’ en 2015, l’Iran et les grandes puissances avaient conclu un accord historique après trois ans d’âpres négociations. La République islamique avait renoncé à son programme d’enrichissement d’uranium en échange de la levée des sanctions internationales qui avaient mis son économie à genoux. Mais Donald Trump avait unilatéralement dénoncé cet accord en 2018, lors de son premier mandat.



