Interpellé le jeudi 5 juin 2025 à son domicile à Akassato, dans la commune d’Abomey-Calavi et après au moins 8 jours de garde à vue, le poète et militant du parti Les Démocrates, Julien Kandé Kansou a été présenté le jeudi 12 juin 2025 au 2ème substitut du Procureur Spécial de la Cour de Répression et des Infractions Economiques et du Terrorisme (CRIET). A l’issue de son audition, en présence de ses avocats Me Augustin Aballo et Renaud Agbodjo, le magistrat a décidé de son placement sous mandat de dépôt. Il est poursuivi pour « publication de fausses nouvelles et harcèlement par voie de communication électronique ».
Reçu sur BIP radio, Me Renaud Agbodjo a révélé les raisons qui sont à la base du placement en détention provisoire de son client. Il a d’abord jugé cette décision du parquet de «malheureuse ». Car, dit-il, «elle ne vient que confirmer tout ce que l’opinion pense de la CRIET qui est un épouvantail ». L’avocat précise qu’il est reproché à Julien Kandé Kansou « d’avoir prétendu que en 2026, il y aura une révolution électorale, suite au fait qu’un membre du gouvernement ou un ministre aurait, à l’époque ou à un moment donné, taxé le coût d’Internet pour ne pas que ceux qui utilisent Internet critiquent le gouvernement et qu’après cela, il y aurait des taxes sur les populations ou les agriculteurs et ceux se retrouvent aujourd’hui dans une certaine misère ».
Et que pour cela, affirme Me Agbodjo, « le peuple serait prêt pour une révolution électorale en 2025 ». Egalement, il est reproché à Julien Kandé Kansou, selon l’avocat, « d’avoir utilisé une expression, ‘’le monopole dans tous les domaines économiques de notre pays’. Et donc pour cela, le procureur a estimé que c’était non seulement une publication de fausses nouvelles et un harcèlement par voie de communication électronique». « Encore que pour cette publication, il n’a pas été rapporté la preuve que c’est Julien Kandé Kansou qui a rédigé et qui a publié cela », a –t- il déclaré.
Interrogé sur celui qui a porté plainte ou la victime, l’avocat-conseil a répondu que lui et son collègue ont réclamé « de connaître la victime ».Le procureur, selon lui, n’a pas été en capacité de leur dire qui est la victime. « Le procureur a dit que des ministres pourraient se sentir concernés par les déclarations de Julien Kandé Kansou Des membres d’institutions de la République pourraient se sentir concernés. Nous avons demandé au procureur spécial de nous indiquer l’identité du plaignant pour que Julien Candé Kansou si éventuellement il jugeait nécessaire puisse aller lui présenter des excuses mais cela n’est jamais venu. La réponse qui nous a été donnée, c’est un mandat de dépôt », a lâché Me Renaud Agbodjo avant d’ajouter : « Je pense que traiter la jeunesse, encore, il a 34 ans, il est compétent, il a de la connaissance, c’est un mauvais signal envoyé à la jeunesse ». Mais il a par ailleurs indiqué qu’en partant, son client a gardé le sourire et toute sa détermination. Il a souligné que la publication qu’on lui attribue date de quelques jours.