L’Ambassade des États-Unis à N’Djamena a suspendu tous les services de visa de routine à compter du mardi 25 mars 2025. Alors qu’il avait déjà mis en place un premier « travel ban » visant les pays à majorité musulmane lors de son précédent mandat, la décision était attendue. Mercredi 4 juin, le président américain Donald Trump a signé un décret pour interdire l’entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de 12 pays, dont plusieurs États africains, à partir du lundi 9 juin. « Après avoir pris en compte les objectifs de politique étrangère, de sécurité nationale et de lutte contre le terrorisme des États-Unis, j’ai décidé de restreindre et de limiter totalement l’entrée des ressortissants des 12 pays suivants », est-il écrit dans le décret. Il s’agit de l’Afghanistan, du Myanmar, du Tchad, de la République du Congo, de la Guinée équatoriale, de l’Érythrée, d’Haïti, de l’Iran, de la Libye, de la Somalie, du Soudan et du Yémen.
Figurant parmi les 12 pays d’interdiction d’entrée aux Etats-Unis, la réaction du président tchadien Mahamat Idriss Déby ne s’est pas fait attendre. Il a lui aussi appliqué le principe de réciprocité immédiate et annonce en effet la suspension des visas pour les citoyens des États-Unis d’Amérique. « J’ai instruit le gouvernement à agir conformément aux principes de réciprocité et suspendre l’octroi des visas aux citoyens des États-Unis. Le Tchad n’a ni des avions à offrir, ni des milliards de dollars à donner mais le Tchad a sa dignité et sa fierté », a déclaré le président Mahamat Idriss Déby dans une publication sur ses réseaux sociaux. Le Burundi, le Cuba, Laos, la Sierra Leone, le Togo, le Turkménistan et le Venezuela ont quant à eux été suspendus partiellement d’entrée sur le territoire
« Le président Trump tient sa promesse de protéger les Américains contre les acteurs étrangers dangereux qui cherchent à s’implanter dans notre pays et à nous nuire. Ces restrictions, fondées sur le bon sens, sont spécifiques à chaque pays et concernent notamment les pays qui ne bénéficient pas de contrôles de sécurité adéquats, qui affichent un taux élevé de dépassement de visa ou qui ne partagent pas les informations sur leur identité et les menaces. Le président Trump agira toujours dans l’intérêt du peuple américain et de sa sécurité », a dit Abigail Jackson, porte-parole de la Maison Blanche avant que Trump indique dans une déclaration : « Les États-Unis doivent veiller à ce que les étrangers admis et les étrangers déjà présents aux États-Unis n’affichent pas d’attitudes hostiles envers leurs citoyens, leur culture, leur gouvernement, leurs institutions ou leurs principes fondateurs, et ne prônent pas, n’aident ni ne soutiennent des terroristes étrangers désignés ou d’autres menaces à notre sécurité nationale » .