96 votants, 88 votes pour et cinq votes contre, et le reste en bulletins nuls. « Par conséquent, le Sénat autorise les poursuites et la levée de l’immunité de Joseph Kabila, sénateur à vie », a déclaré le président du Sénat Jean-Michel. Tout juste après la levée de son immunité parlementaire le jeudi 22 mai 2025 par le Sénat congolais, le sénateur à vie Joseph Kabila a réagi dans la soirée du vendredi 23 mai 2025 sur la plateforme YouTube. Il a fait des critiques acerbes contre le régime du président Félix Tshisekedi. Selon lui, « briser ce long silence parce que l’enjeu est de taille, non pas pour ma famille, moins encore pour ma modeste personne, mais plutôt pour la Nation congolaise ». En se présentant comme sauveur, l’ancien président congolais a justifié sa prise de parole.
« Continuer à me taire m’aurait rendu poursuivable devant le tribunal de l’histoire pour non-assistance à plus de 100 millions de compatriotes en danger », a-t-il déclaré. Il a subtilement évoqué son intention de se rendre en personne à Goma, le chef –lieu du Nord-Kivu, « dans les prochains jours ». Concernant les menaces de poursuites judiciaires, le Sénateur à vie a dénoncé à ce propos une série de « décisions arbitraires ». Il accuse le pouvoir de Kinshasa de « se défausser sur les autres pour justifier » ses « contre-performances ».
Joseph Kabila, dans ses propos, a indiqué que « la dictature doit prendre fin et la démocratie, tout comme la bonne gouvernance économique et sociale, doivent être restaurées ». Pour lui, la République Démocratique du Congo (RDC) est un pays « gravement malade », un « État failli, divisé, désintégré, au bord de l’implosion » devenu un « espace de non droit » dans lequel « la volonté du chef de l’État tient désormais lieu de loi suprême ». Il a déploré une série « de remises en cause, reniements et violations intentionnelles de la Constitution » et a qualifié d’illégitime « les institutions et leurs animateurs ».
L’ex-chef de l’Etat congolais a sur le plan sécuritaire a jugé la situation actuelle « déliquescente » et reproché au président Tshisekedi de s’être détourné « des instruments internationaux » qui étaient à la base de l’architecture de paix et de sécurité qui a permis la stabilité régionale. Ila par ailleurs invité ses compatriotes à un sursaut patriotique à travers un « pacte citoyen » en 12 points -parmi lesquels arrêter la guerre, neutraliser tous les groupes armés, rétablir les libertés fondamentales ou encore réconcilier les Congolais – qui permettrait de « tirer le pays du gouffre ». « Chacun doit jouer sa partition. Je m’engage à jouer la mienne », a-t-il conclu. Il s’est dit à la fois « militaire prêt au sacrifice suprême » tout en affirmant son « engagement pour la démocratie, la cohésion nationale, la paix et la stabilité ».
Rappelons qu’il est reproché à Joseph Kabila d’être en collusion avec le mouvement rebelle Alliance du Fleuve Congo (AFC/M23), actif dans l’Est de la République démocratique du Congo. Il passe de poursuite judiciaire pour haute trahison. Il faut préciser que des proches de Joseph Kabila ont été interpellés.