Le prédicateur musulman Fethullah Gülen, est passé de vie à trépas le dimanche soir dans l’hôpital où il était en soin aux Etats Unis, selon plusieurs médias. La confirmation a été faite par le gouvernement turc et plusieurs autorités du pays le lundi. Déjà fragilisée de son vivant, l’avenir du mouvement Gülen reste incertain suite à la pléthore des répressions du président turc Recep Tayyip Erdogan depuis 2016.
Le média » Herkul « , un média interdit en Turquie, proche de son mouvement, a annoncé un peu plus tôt le décès de Fethullah Gülen. « Fethullah Gülen, qui a passé chaque instant de sa vie à servir la religion bénie de l’islam et l’humanité, a marché aujourd’hui vers les horizons de son âme », a écrit le média sur son site. Plusieurs des proches résidant aux Etats Unis, dont l’un de ses neveux a publié le décès sur son compte X, ex Twitter.
Dans la fin la matinée de ce lundi, la télévision publique turque TRT et plusieurs autres médias officiels ont confirmé son décès. Les autorités étatiques turques se sont aussi prononcées sur le sujet. « Le chef de cette sombre organisation est mort ». C’est la déclaration faite par le ministre des affaires étrangères turc, Hakan Fidan, lors d’une conférence de presse à Ankara. Ce dernier s’est dit, s’appuyer sur des informations des services de renseignement turcs.
Par rapport au souhait depuis son vivant de son lieu d’inhumation, qui était que l’imam soit enterré auprès de sa mère à Izmir, situé à l’ouest de la Turquie, Bayram Balci chercheur au Ceri-Sciences Po à Paris, estime qu’il n’a « aucune chance » que ce rêve se réalise. Il serait plutôt pour lui, enterré en Pennsylvanie, aux Etats Unis. De même, l’organisation güleniste selon la chaîne de télévision privée NTV, a décidé que «le lieu de sa tombe sera gardé secret » et que les funérailles se tiendront avec une assistance limitée, possiblement dans une forêt appartenant à un haut responsable du mouvement aux Etats-Unis.
Selon Bayram Balci, joint par l’Agence France-Presse (AFP ), sa disparition « restera un non événement en Turquie », dans un contexte où le mouvement est affaibli et mal jugé. «Depuis la rupture avec Erdogan en 2010 et surtout après la tentative de coup d’Etat en 2016, l’image de Gülen est très mauvaise. Très peu de gens lui ont gardé leur estime », assure-t-il.
Fethullah Gülen, mort à l’âge de 83 ans était à la tête du mouvement Gülen, aussi appelé le Hizmet (« service », en turc). Le mouvement était accusé d’avoir orchestré le coup d’État avorté du 15 juillet 2016 contre le gouvernement d’Erdogan. Une accusation qu’il a toujours démentie. Il affirmait qu’il ne s’agissait que d’un simple réseau d’organisations caritatives et d’entreprises.