Au Burundi, c’est la chasse aux sorcières. À travers une opération de lutte contre le concubinage déclenchée dans le Nord du pays depuis le début de l’année, plus de 900 concubines ont été chassées de leurs ménages.
Le concubinage serait-il désormais considéré au Burundi comme un crime ? C’est bien le message que semble véhiculer les autorités Burundaises depuis quelques mois à travers une vaste opération de lutte contre le concubinage. Opération en proie dans le nord du pays, plus précisément à Ngozi. Dans une récente sortie, le gouverneur de ladite localité, Désiré Minani a présenté le point des concubines déjà balayées de leurs ménages. Estimant le nombre de victimes à plus de 900, il déclare : « tous les concubins qui seront découverts à partir de maintenant seront considérés comme des criminels ». Ainsi, pour Désiré Minani, le concubinage est un crime car, empêchant le Burundi de se développer. Il a par ailleurs expliqué qu’après avoir chassé une concubine, les autorités enjoignent l’homme à ne vivre qu’avec sa première femme. La concubine est ramenée quant-à elle, chez ses parents, rapporte RFI.
Quid des enfants issus de ces foyers concubins ?
Si le gouverneur de Ngozi se réjouit de la réussite de l’opération dans sa province, il mesure tout de même les risques que cela induit sur l’avenir des enfants issus de ces foyers concubins. En effet, ils sont plus de 3600 enfants à être affectés par cette opération. « Nous sommes en train de conjuguer les efforts avec les partenaires techniques et financiers de la province pour essayer de collecter les 3600 enfants qui risquent d’être une bombe à retardement si rien n’est fait », a-t-il déclaré.
Ignace TOSSOU