Depuis quelques jours, la scène béninoise est secouée par un épisode qui en dit long sur la mauvaise fois de certains acteurs politiques avec la démission de six députés du parti Les Démocrates. Patrick Djivo, ancien député et figure désormais controversée a officiellement annoncé sa démission de la formation dirigée par l’ancien président Boni Yayi. Une décision qui, loin de surprendre les observateurs avertis, confirme la réputation d’un homme politique prompt à abandonner le navire dès que la tempête s’annonce.
À quelques semaines des élections couplées de communales et législatives de 2026, la démission de Patrick Djivo intervient dans un contexte de fortes tensions internes au sein du principal parti d’opposition. Officiellement, l’intéressé évoque des divergences de vision et de gouvernance. En réalité, de nombreux militants y voient un nouvel acte d’intérêt politique, une manœuvre soigneusement calculée pour préserver des intérêts personnels plutôt qu’un engagement idéologique sincère. Ce départ, perçu comme une trahison en plein combat, fragilise davantage une formation déjà en proie à des divisions internes et à des défections successives. Ce n’est pas la première fois que Patrick Djivo tourne le dos à un parti politique au moment où il traverse des moments difficiles. Les populations se souviennent encore de son passage au Parti du Renouveau Démocratique (PRD), qu’il avait quitté à une période critique, avant de rallier les Forces Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE).
Cette mobilité politique constante, toujours au gré de ses intérêts égoïstes et personnels, laisse voir le portrait d’un homme pour qui la fidélité aux idéaux semble moins importante que la sauvegarde d’intérêts personnels ou de positions stratégiques. Même au sein d’institutions républicaines, l’ancien membre de la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA) s’était déjà distingué par son positionnement ambigu, oscillant entre neutralité institutionnelle et calcul politique. En définitive, la démission de Patrick Djivo des Démocrates n’est pas un simple fait divers politique. Elle incarne la dérive d’une génération d’acteurs politiques pour qui le militantisme n’est qu’un tremplin conjoncturel. En quittant Les Démocrates à un moment où le parti a le plus besoin de ses cadres, l’ancien député confirme sa réputation, celle d’un récidiviste, prêt à changer de camp chaque fois que ses ambitions personnelles l’exigent.
Mohamed Yèkini