Ce n’est plus de la rumeur depuis le 31 octobre 2025. Après la correspondance adressée au président de l’Assemblée Nationale pour se retirer du groupe parlementaire Les Démocrates, les députés Léansou Do Rego, Chantal Adjovi, Constant Nahum, Joël Godonou, Denise Hounmenou et Michel Sodjinou sans oublier l’honorable honoraire Patrick Djivo, ont démissionné du parti au sein duquel ils évoluent depuis sa création en 2020. Ils ont par cette action allongé la liste avec déjà le retrait du candidat désigné du parti pour la présidentielle, Renaud Agbodjo. Une décision qualifiée de trahison par les militants à qui ces élus avaient tous promis fidélité.
De 2023 au 31 octobre 2025, tous les 28 députés Démocrates ont juré fidélité non seulement à leur parti et aux idéaux qu’il promeut, mais aussi et surtout au peuple béninois, électeurs, qui placent en eux l’espoir d’une libération prochaine du pays. Curieusement, c’est en pleine tempête, que ces six élus ont abandonné le navire démocrate sans se soucier de ce peuple qui, selon leurs propres mots «souffre le martyr depuis bientôt 10 ans sous les reformes de la rupture ». Depuis leur départ du parti, les députés démissionnaires tentent par tous les moyens de justifier leurs actes objet de virulentes critiques. Pour eux, la gestion du parti ne serait pas catholique et il fallait donc qu’ils démissionnent pour aller se chercher ailleurs. Malgré leur soi-disant attachement au parti et le respect dû à son président le docteur Boni Yayi, Joel Godonou pourtant vice-président du groupe parlementaire Les Démocrates et ses collègues ont choisi la facilité au lieu de privilégier l’intérêt de leurs mandants et de celui du pays qu’ils livrent, en démissionnant, à la rupture pour que cette dernière achève sa démocratie, déjà agonisante.
En 2024, les 28 députés LD, avec leur minorité de blocage, ont empêché une deuxième révision de la Constitution béninoise sous le président Talon, après celle de 2019. Avec leur retrait du groupe parlementaire, Joël Godonou et ses collègues privent le parti de munitions parce qu’il ne dispose plus que 22 députés fidèles au parlement. Ce qui ouvre grand le boulevard au projet de révision constitutionnelle d’aboutir avec toutes les conséquences qui en découleront. « C’est de la trahison », dénoncent plusieurs de leurs collègues qui appellent à une reconsidération de leurs positions, pour la sauvegarde de l’esprit et de l’âme du Bénin. « Ce projet est porteur d’instabilité institutionnelle et d’insécurité juridique en même temps qu’il va contribuer à décourager davantage l’investissement direct étranger dans notre pays», prévient le président Daniel EDAH dans une lettre ouverte adressée au président de la République ce 1er Novembre 2025, au sujet de la révision de la constitution en faveur de laquelle la démission des députés LD est une aubaine, une manne tombée du ciel démocrate.
Patrick Djivo, responsable des opérations électorales du parti dans la 15ème circonscription électorale s’en était même pris au président du parti dont il critique la gestion exposant de facto l’intimité de son ex formation politique à tout passant.
En abandonnant la cause des démocrates, Chantal Adjovi, Constant Nahum, Joël Godonou, Denise Hounmenou, Léansou do Rego, Michel Sodjinou et Patrick Djivo n’ont pas seulement trahi leur parti, mais poignardent tout le peuple béninois qui verra bientôt sa loi fondamentale modifiée et peut-être même taillée à la mesure d’une seule personne ou d’un groupuscule de politiciens pour qui l’intérêt général est secondaire. Renaud Agbodjo et Patrick Djivo ajoutés au six députés « déserteurs », sont donc tous coupables de trahison par leur démission après avoir, tant promis fermement au parti et au peuple béninois, engagement et fidélité. Leur décision plonge tout le Bénin dans une incertitude sans précédente.