Issu du monde universitaire, où il a mené à la fois une vie de militant et de passionné de football, Bruno Didavi est très tôt entré dans le cercle restreint de la gestion administrative du football béninois. Son ascension sera rapide. Il gravit les échelons avec assurance jusqu’à rencontrer Issa Hayatou, alors président de la Confédération africaine de football. Il tisse alors des liens solides au sein du football africain et devient l’un des relais influents de Hayatou au Bénin.
Discret, fin stratège, Bruno Didavi cultivait l’art du silence. Difficile de savoir ce qu’il pensait ou ce qu’il projetait. Cette réserve lui vaudra un respect quasi unanime dans le milieu. Il a accompagné, conseillé, formé de nombreuses figures devenues par la suite dirigeants de clubs, délégués, cadres du football national.
En 2008, son nom est cité parmi les favoris pour la présidence de la Fédération béninoise de football. Pourtant, il ne participera pas à l’élection de 2009. Ce n’est qu’en 2013 qu’il se portera candidat, lors d’un scrutin à double tour, d’un niveau relevé, resté dans les mémoires.
Homme de réseaux, considéré comme le père spirituel des arbitres béninois, aussi bien sur la scène locale qu’internationale, il est l’un des rares acteurs du football national à être resté à l’écart des polémiques. Bruno Didavi, c’est l’homme de confiance d’Issa Hayatou, le proche d’Antonio Souaré, de Sory Diabaté, de Gabriel Améyi, et de tant d’autres figures majeures du football africain.
Ancien vice-président de la Fédération béninoise de football, reconnu comme un des plus fins spécialistes de l’administration du sport, il a également siégé au sein de l’institution fédérale. Rongé par la maladie ces dernières années, il a fini par s’éteindre, laissant derrière lui un grand vide.
Je pense à tous ceux qu’il a portés, soutenus, guidés, dans le milieu du football béninois. Je pense à ses amis, à ses frères du continent. Et je pense surtout à sa famille. À son fils, en France, grand supporter des Guépards, toujours souriant.
En ces heures sombres, j’ai une pieuse pensée pour tous ses proches.
Que Bruno Didavi repose en paix.
Hugues Zinsou Zounon