Alors que la session budgétaire s’ouvre dans quelques jours à l’Assemblée nationale, la participation effective du ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni dans les travaux est toujours objet de débat. La grande question est de savoir comment le dauphin de Patrice Talon arrive à concilier son rôle d’argentier du pays et ses nombreuses occupations après sa désignation comme candidat de la mouvance pour l’élection présidentielle de 2026.
Le Parlement béninois se prépare activement à dérouler la session consacrée à la préparation, à l’élaboration et à la validation du budget 2026, une étape primordiale pour la stabilité financière et économique du Bénin. Dans les coulisses, les parties prenantes s’activent pour une réussite de l’exercice. Cependant, des doutes persistent sur une contribution effective du ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni dans la mise en œuvre et la finalisation des travaux budgétaires en commission et dans les diverses instances. En effet, depuis quelques semaines, celui qui est considéré comme le protégé de Patrice Talon, abhorre une double casquette, primo, en qualité du gestionnaire du portefeuille de l’économie et secundo, en tant que candidat de la mouvance pour la présidentielle. Si officiellement, Romuald Wadagni reste plongé dans les comptes de la Nation, ajustant les colonnes budgétaires et peaufinant les projections macroéconomiques pour une fin de mandat de son mentor, officieusement, tout indique qu’il prépare le terrain pour une victoire à l’issue de la présidentielle de 2026. Mais comment un ministre d’État en charge de l’Économie et des finances, censé se consacrer entièrement à la préparation du budget national surtout en cette veille de l’ouverture de la session budgétaire, trouve-t-il le temps pour bâtir un appareil politique autour de lui ? Selon certaines indiscrétions, pendant que le candidat est sur le terrain pour mobiliser les militants pour son élection, les cadres du ministère de l’Économie et des Finances sont au four et au charbon pour le pilotage du budget. Ils assurent tant bien que mal la routine administrative même si l’absence du ministre pèse plus ou moins dans la balance. D’un côté, le ministre continue de parler chiffres et de la crédibilité financière, mais de l’autre il est aux côtés des partis et alliés politiques pour obtenir l’adhésion populaire. À l’Assemblée nationale, l’opposition attend l’autorité ministérielle de pied ferme, car derrière les lignes budgétaires et financières et les chiffres annoncés, beaucoup soupçonnent un budget électoral, taillé pour séduire les populations notamment sur le volet social. Une chose est certaine, cette session budgétaire sera l’occasion pour Romuald Wadagni, non seulement de défendre le budget 2026, mais aussi de soigner ses statistiques pour maximiser ses chances de victoire à l’issue de l’élection présidentielle de 2026.
Mohamed Yèkini