Sébastien Lecornu a remis, lundi 6 octobre 2025, la démission de son gouvernement à Emmanuel Macron. Son départ précipité ouvre une nouvelle période d’incertitude politique à Paris.
Le Premier ministre démissionne à peine douze heures après la nomination de son gouvernement, dénonçant les « appétits partisans » qui ont paralysé son action. Face aux tensions croissantes entre les partis et à une majorité introuvable, le Premier ministre a estimé que « les conditions n’étaient plus remplies » pour poursuivre sa mission.
Avec seulement 27 jours passés à la tête du gouvernement, Lecornu entre dans l’histoire de la Ve République comme le Premier ministre le plus éphémère. La composition de son équipe, annoncée dimanche soir, a déclenché une avalanche de critiques au sein même de la majorité et des Républicains, son ancien parti d’appartenance. Lors de sa déclaration à Matignon, il a regretté « le réveil d’appétits partisans » liés à la présidentielle de 2027, affirmant qu’il faut « toujours préférer son pays à son parti ».
À gauche, Jean-Luc Mélenchon a appelé à une rencontre d’urgence des formations du Nouveau Front populaire, tandis qu’Olivier Faure (PS) a salué la « dignité » d’un homme « gaulliste ». À droite, Marine Le Pen et Jordan Bardella ont exigé la dissolution immédiate de l’Assemblée nationale, jugeant le « macronisme mort debout ».
Ce départ surprise plonge Emmanuel Macron dans un casse-tête institutionnel. Entre la tentation d’une dissolution et la pression d’une opposition renforcée, le chef de l’État devra, une fois encore, trouver un Premier ministre capable de rassembler un paysage politique plus fracturé que jamais.
Ezéchiel Dagbégnon PADONOU