Échappé de justesse à une probable arrestation dans l’après-midi de ce mardi 12 novembre 2024, le général Louis-Philippe Houndégnon, ancien Directeur général de la police nationale est monté au créneau pour révéler les dessous de cette manœuvre politique. Affichant publiquement qu’il ne craint aucune arrestation de la part de qui que ce soit, il accuse le régime Talon d’emasculer la démocratie béninoise.
Les combats pour la sauvegarde de la démocratie béninoise continuent de plus belles. Après Kemi Seba, le général Louis-Philippe Houndégnon se présente aujourd’hui comme le second os dans la gorge de Patrice Talon. Celà semble évident suite à sa dernière sortie médiatique où il demandait haut et fort au régime de la rupture de restaurer la démocratie béninoise. Deux jours après cette sortie, il échappe de justesse à une tentative d’arrestation. Bien que ces individus ne soient pas encore identifiés, il a fait une nouvelle déclaration pour lancer un appel à tous les Béninois de participer à sauver la démocratie.
En effet, dans sa déclaration, Louis-Philippe Houndégnon a d’abord rappelé le contexte de ses sorties. « Depuis un certain temps, j’ai fait des sorties purement politique pour dire que la situation que nous traversons actuellement est une situation de bouyabaise politique et juridique. Nous sommes engagés dans une situation où vous avez une décision en deux temps. Il y a une première décision dit avant droit de la cour africaine des droits de l’homme et des peuples qui suspend la révision de la constitution et la dernière décision qui invalide les élections de 2019, ce qui veut dire que nous sommes restés sans Assemblée Nationale et les traités ratifiés par notre assemblée nationale actuelle peuvent être mis en cause par des gens bien outillés et des avocats à l’international« , a-t-il déclaré. À l’en croire, le mandat du président Patrice Talon n’est pas légitime. « Un chef de l’État et son gouvernement s’accrochent à des décisions politiques puisque toutes les lois qui ont été votées depuis 2019 jusqu’à l’élection de 2021 sont frappés d’inexistance juridique. Et même la légitimité et le mandat du président en cours ne jouissent d’aucune légitimité. Lui-même disait qu’un État qui ne respecte pas les décisions de justice est un État voyou et qu’on doit obliger un Chef d’État à respecter les décisions de la justice qu’elles soient nationales ou supra nationales. Et s’il vient faire le contraire de ça, on doit être en mesure de lui dire qu’il ne respecte pas ce qu’il avait dit », fait-il savoir.
Par ailleurs, la tentative d’arrestation dont il a été victime ne lui dit rien qui vaille. « Si on me dit que c’est à cause des coups de feu de cadjehoun qu’ils veulent m’arrêter, je vais les accueillir avec joie. Je ne sais pas si c’est le régime Talon ou des gens malintentionnés qui veulent m’arrêter. Je sais juste que je fais objet d’une envie d’arrestation. Mais ce n’est pas ça qui va arrêter le problème. Ils auraient pu le faire que j’aurais appelé ça de l’enfantillage. Je leur ai dit que j’ai du monde autour de moi. Qu’ils viennent m’arrêter et vous verrez le spectacle. Je les suivrai, mais ils ne sont pas garçon pour me garder longtemps », a déclaré ouvertement le général Louis-Philippe Houndégnon.
Pour lui, le vrai combat actuel est de restaurer la démocratie béninoise. « Il va falloir que Patrice Talon s’adosse au droit et non à la politique puisque la politique est terminée. Nous allons lui imposer le droit et il ne pourra pas résister parceque lui et son gouvernement n’en ont pas la culture, la pratique, l’élégance et même l’éducation. Je suis chez moi. Qu’ils viennent m’arrêter! Ils vont montrer leur faiblesse. C’est les faibles qui sont injurieux et violent. C’est eux qui ramènent tout à eux. Moi, je ne suis pas faible, je suis un homme élevé. Je les attends de pied ferme”, lance-t-il à l’endroit de ses détracteurs.
Toutefois, il ne compte pas baisser les bras. Le 11 décembre prochain, il compte célébrer la constitution béninoise. « J’ai promis une fête pour le 11 décembre et nous allons fêter notre constitution qui n’a jamais été révisé par Patrice Talon. Il faut qu’on soit ferme. Ma maison est ouverte. Je suis ouvert à tous pour sauver la République. La République est en danger, elle nous appelle et il faut qu’on la sauve. Nous devons braver la fatalité. Notre démocratie est en train d’être émasculé par Patrice Talon et nous ne devons pas l’accepter« , a-t-il conclu.
Gildas AHOGNI