Ce samedi 07 Septembre 2024, l’équipe nationale de football béninois s’est faite écraser par les Super Eagles du Nigéria par un score fleuve de trois (03) buts à zéro. Cette défaite du onze béninois est loin d’être une erreur isolée. C’est plutôt une suite constante et macabre de contre performance qu’il ne cesse d’enregistrer depuis plusieurs années. Au tableau récapitulatif des rencontres discutées par les Écureuils du Bénin devenus Guépards, on note plus d’une douzaine de matches perdus aussi bien sur leurs propres installations qu’à l’extérieur.
Dans l’histoire de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football, le Bénin n’a pu participer que quatre fois à cette compétition qui est à sa 34ème édition. En plus d’^tre régulièrement irrégulier à la CAN, le Bénin n’a jamais franchi l’étape des huitièmes de finale à une coupe d’Afrique des Nations. Pire, cette équipe n’a participé qu’une seule fois à la coupe du monde du football depuis 1930 où a lieu la première édition à Montevideo en Uruguay. Déjà donc 22 éditions de la plus grandes et plus importante compétition du cuir mondial organisée, mais le Bénin n’a pu se faire représenter qu’une seule fois.
Il y a quelques années, la responsabilité des contre-performances de l’équipe nationale du Bénin a été attribuée au nom « Écureuil » que portait le onze national car l’animal en question ne serait pas assez fort pour faire peur à ses adversaires et surtout dans le monde du football où des équipes se font appeler, Lion, Éléphant, Aigle etc. Malheureusement, le chien ne pouvant jamais changer sa manière de s’asseoir, les mêmes causes ne produisant que les mêmes effets et les mêmes techniques surtout en football ne pouvant donner que les mêmes performances, les poulains de Omar Tchomogo qui a été dans un passé récent le capitaine des Guépards, ne surprendront guère les amoureux du cuir rond béninois, même en changeant de nom à l’équipe. C’est donc peine perdue car, le mal est ailleurs. Le malheur du football béninois n’est pas lié au nom que porte l’équipe nationale. Il faut carrément tout refaire. Pour favoriser un véritable développement au sport roi qui est aujourd’hui une vraie source de richesse et pourvoyeuse d’emplois, le Bénin doit rébatir son équipe de football.
Comme le dit la sagesse, « Le football est la poursuite de la guerre par d’autres moyens ». A ce titre, le Bénin a perdu déjà trop de guerre pour que l’État et toutes les structures et mêmes les personnes qui décident pour cette filière pensent à retoucher le dispositif qui permet de livrer cette guerre au nom et pour le Bénin, rn l’occurrence les joueurs et tout le staff qui les accompagne.
Préparer une relève du foot béninois
Le Bénin dispose de génies, de vrais talents en matière de football. Pour s’en convaincre, il suffit d’aller regarder les footballs de quartiers, les tournois et autres compétitions de vacances qui mobilisent les esprits du cuir rond chaque année et même dans les établissements publics et privés. A travers les championnats scolaires nationaux, ou rien qu’en sillonnant les tournois de quartiers, l’État béninois peut, sur plusieurs étapes, procéder à des recrutements de jeunes et vrais talents qu’il envoie en formation dans plusieurs pays connus et reconnus pour leur niveau dans le football. Trente (30) pépinières sélectionnées avec la dernière rigueur, sans favoritisme, sans copinage, sans tenir compte du fait que tel ou tel joueur est le fils, le cousin, le neveu, le beau fils ou le beau frère de telle ou telle personnalité du pays, envoyées par groupe de cinq (05) au Brésil, en Allemagne, en Espagne, En Égypte, en Italie, en Argentine pour y passer deux ou trios bonnes années au frais du contribuable, sous engagement aussi bien des parents que du joueur lui même avant de revenir servir sous le drapeau béninois. Là-bas, les 30 jeunes talents sélectionnés seront suivis et formés pour faire rayonner leur pays par le football une fois de retour dans l’équipe nationale. Et en attendant, le Bénin se retient ou s’interdit tout simplement de s’investir à dilapider ses ressources en participants à des rencontres qu’il ne remporte ni ne rentabilise jamais. Les actuels Guépards béninois sont « caducs » et il est grand temps de refondre tout le dispositif pour éviter ces humiliations au pays que le football traine dans la boue à chacune des rencontres du onze national. « Voir le ballon, courir après, fait de moi l’homme le plus heureux du monde », disait Diego Maradona. Et c’est tout le mal que l’on peut souhaiter aux joueurs béninois et de surcroit à tout le Bénin. Mais pour y arriver, il faut au sommet de l’État des décisions fortes au profit du football, cette grande industrie dont les machines sont rouillées et enraillées au Bénin.
Aujourd’hui, tout porte à croire que les joueurs béninois et tout le staff qui les encadrent font le service minimum qui n’arrange ni les acteurs, ni le pays et encore moins les amoureux du cuir rond qui commencent par grogner à haute voix. La victoire dans un match de football est l’association de plusieurs ingrédients dont, l’engagement et le professionnalisme des joueurs, la compétence et l’expérience du staff technique, la générosité du bailleur qui est ici l’État béninois, et enfin les supporteurs dont les soutiens sont des denrées précieuses pour les joueurs sur le terrain. Les décideurs doivent pouvoir conjuguer tous ces ingrédients sans quoi, le Bénin n’a pas encore fini d’encaisser des buts et enregistrer des contre-performances.
Comlan Paul ODAH