L’émission Grand Angle de Virgile Ahouansè a reçu ce dimanche 08 septembre 2024 le juriste Nourou Dine Saka Saley qui a jeté un regard juridique sur l’affaire Hounvi qui continue de susciter des réactions. Notamment, il a abordé les conditions de comparution des trois présumés auteurs du kidnapping de Steve Amoussou qu’il juge inadmissible.
La comparution des trois présumés auteurs du kidnapping de Steve Amoussou devant la cour le mardi 03 septembre dernier est un acte qu’on peut qualifier de recel et du blanchiment de crimes. Tel est le regard juridique porté sur cette affaire par le juriste Nourou Dine Saka Saley qui estime que le Bénin a prêté assistance à des criminels. En effet, dans l’affaire « Frère Hounvi », trois présumés auteurs du kidnapping de Steve Amoussou recherchés par les autorités togolaises ont comparu devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) le mardi 03 septembre dernier. Les conditions de leurs comparutions devant la juridiction reste flou pour les uns d’autant puisque la comparution était une comparution libre. En faisant une analyse juridique de cette comparution, le juriste Nourou Dine Saka Saley dénonce un blanchiment de crime. « On constate que les personnes ont comparu libre. Et on ne sait pas comment ils sont venus devant la Cour. Et on a l’impression qu’on a prêté assistance à des criminels qui ont avoué avoir essayé de kidnapper quelqu’un. Il a fallu que ces personnes soient présentées avant qu’on ne sache. En droit, c’est ça on appelle du blanchiment de crimes. On a profité des fruits d’un crime qui est le kidnapping. La Criet s’est comporté comme si elle voulait blanchir tout ce qui s’est passé jusque là », a-t-il déclaré.
Poursuivant sur cette même lancée, le juriste estime qu’au Bénin, il y a des juridictions qui prennent des personnes à qui elle n’émet même pas un mandat d’arrêt. « On a pas entendu un mandat d’arrêt à son encontre. Notre juridiction n’émet pas un mandat d’arrêt international contre une personne mais on l’amène une personne et elle prend . Il y a un profond malaise », fait-il savoir. Pour que la justice béninoise soit vraiment efficace, Nourou Dine Saka Saley pense qu’elle devrait jouer franc jeu avec les autorités togolaises en jouant une coopération judiciaire. « La Colère du procureur devrait le pousser à amener ses personnes devant le procureur du Togo. Ça s’appelle la coopération judiciaire », explique la juriste.
Gildas AHOGNI