L’Institut des Artisans de Justice et de Paix (IAJP) s’est penché pour le 3ème trimestre de cette année 2024 sur le thème : “La coopération internationale : Un regard critique et éthique sur sa contribution au développement”. Ce jeudi 18 juillet 2024 au Chant d’Oiseau de Cotonou, le Révérend Père Raymond Bernard Goudjo, Docteur en Théologie, spécialiste de la morale sociale, Directeur Fondateur de l’IAJP et Directeur National de la Caritas Bénin, s’est prononcé sur ce thème. Dans son développement, le Docteur en Théologie a eu des réserves sur la réussite de l’Alliance des États du Sahel ‘(AES).
“En minimisant l’impact du départ des pays de l’AES par des arguments a prudemment filtrés avec des pincettes, les chefs d’État putschistes du Sahel ont -il été bien renseignés et conseillés ?” a déclaré le Père Goudjo avant de poursuivre : ” Posons- nous aussi cette question : Est-ce que la réalité politique dans toute la complexité du relationnel est aussi simple que de clamer dans des discours idéologiques et populiste ? Ne dit-on pas généralement que l’idéologue, c’est celui qui se faisant prestigiateur, c’est un génie à construire une pyramide sur un seul de ses sommets ?”. Ce que, selon lui, Francis Laloupo “ qualifie “du grand malentendu entre le Sénégal et l’Alliance des États du Sahel. Ces sahésiens, dit-il, “pensent que le Sénégal doit rompre avec la France et l’occident pour un soi-disant panafricanisme représenté par l’AES et son suppo la Russie, quelle bêtise ?”.
La position du Père Goudjo sur l’AES
En ce qui concerne sa position sur l’Alliance des États du Sahel (AES), il a affirmé : “ “ Je ne suis ni pour ni contre. Je suis interrogatif pour quelle raison. Vous savez, apprenons à connaitre notre culture et nos cultures. On ne s’est pas interrogé de savoir pourquoi pour les sacrifices humains que pratiquent certaines religions, ils vont voler l’enfant ou la personne dans une tribune totalement éloignée”. Selon le spécialiste de la morale sociale, “le devin ne choisit jamais l’enfant de quelqu’un parce que le lendemain, il doit choisir l’enfant de l’autre”. Pour le Père Raymond Bernard Goudjo, “c’est un jeu de vengeance”. “Tout simplement parce que nos cultures ont le sens de l’homme même si il y avait une vision. Le sens de l’homme n’est peut-être pas un peu trop communautariste mais pas universel au sens propre du terme puisqu’ on est parti prendre l’enfant de l’autre” a indiqué le Directeur Fondateur de l’IAJP avant d’ajouter : “L’AES détruit certains de ses enfants pour pouvoir grandir. Il crée la haine à l’intérieur. Je me pose des questions là dessus à partir du moment où vous vous sacrifiez certains de vos enfants contre leur gré parce qu’ils ne peuvent pas exprimer leur opinion. Vous sapez vos projets à la base. Ce n’est pas moi qui suis en train de souhaiter, c’est les faits que j’observe et on écoute”.
Essoufflement de la pensée de l’AES
La pensée des putschistes, selon le Père Goudjo, “est en train de s’essouffler parce qu’ils refusent de s’ouvrir à ce que pensent d’autres personnes qui d’autres natifs, qui disent qu’ils veulent oser penser et ne pas penser comme eux “. Il doute fort “qu’à cette course-là qu’ils peuvent réussir parce qu’ils se créent des ennemis intérieur”. Pour lui, les juntes militaires de l’AES “n’ont pas besoin de venir dire que les soldats sont au Bénin”. Le spécialiste de la morale sociale a révélé que “les propres ennemis sont déjà à l’intérieur c’est à dire que quand le ver est dans le fruit, il faut voir les choses tout simplement, il faut observer et voir “. Le Professeur Théodore Hola, dans son intervention, a signifié que “ le développement, c’est le pain et la liberté”. L’ancien ministre Alexandre Hountondji, de son côté, a laissé entendre que “ le domaine de la coopération internationale, c’est la jungle” et que “le loup mange les moutons” et que “le rêve que les moutons mangent le loup est” impossible. Pour l’ancien ministre, “les États du Sahel, c’est un rêve homérique”.
“ Aujourd’hui, le combat des pays de l’AES, combat légitime, ce combat ne prend en compte ni la carrosserie ni les habitants de ces pays-là. Échanger avec les populations, les citoyens, échanger avec les universitaires, les chercheurs, tous vous diront, nous sommes obligés de garder le silence. On découvre vraiment qu’il y a une rhétorique, qu’il y a une idéologie mais est-ce qu’il y a une réflexion approfondie pour mettre le peuple au travail, en mettant ensemble toutes les synergies intellectuelles, les synergies de conscience et les synergies spirituelles” a souligné le Père Eric Aguénounon , Directeur de l’’Institut des Artisans de Justice et de Paix.