Est-il encore possible de faire du journalisme ? Dans un contexte mondial de post-vérité et aggravé par un délitement des valeurs professionnelles au plan national, on devrait répondre la négative. Surtout qu’ici, le journalisme apparaît de moins en moins comme une profession et semble s’apparenter à un fourre-tout où viennent se gargariser les espèces de toutes sortes en attendant de trouver mieux ailleurs. Cette situation a profité pendant longtemps à tous les ovnis du secteur des médias mais aussi aux acteurs politiques et responsables à divers niveaux. Les journalistes qui devraient être de vrais objecteurs, des soldats de la vérité se sont mués majoritairement en des accompagnateurs béats qui acquiescent tous ce que font les acteurs publics. Au fil des années, beaucoup ont déposé les armes, laissant la communication occuper la place de l’information et la sensation et le buzz prendre celle de la vérité.
Tout ceci a été exacerbé par l’amenuisement de la manne financière disponible pour les média et la promotion de l’ostracisme médiatique à travers les lois liberticides, les contrats d’aliénation éditoriale et surtout les menaces quasi permanentes sur les rares parmi qui osent faire des productions qui mettent les pouvoirs publics en difficulté.
C’est dans un tel contexte que naît Le Patriote. Bien que né avec les dents puisqu’il est épaulé par le site d’information lepatriotebenin.com opérationnel depuis Novembre 2023, Le Patriote se positionne comme un média de gauche, une voix des sans voix. Elle s’éloignera un peu de l’information institutionnelle et donnera la parole beaucoup aux opprimés, aux marginalisés, aux minorités et surtout aux jeunes. Ayant fait l’option éditoriale de contribuer à l’éveil patriotique, il fait de la jeunesse sa cible prioritaire et entend jouer pleinement son rôle dans l’éducation et dans la recherche et la publication d’informations vraies.
Il nous faudra aussi bien honorer la mémoire de notre maître Vincent Foly de regretté mémoire. Il était attaché au pluralisme et à la vérité et répétait telle sa profession de foi, « si nous ne pouvons pas faire librement ce métier et dire la vérité, il faut mieux retourner au village pour cultiver des carottes ». Depuis 2016, le pluralisme a déserté les médias. La promotion du « pour et du contre » a laissé place à celle des excentricités, des extrêmes et à la montée des monologues insipides et dialogues de sourds. Nous devons être capable comme Albert Londres de faire le serment que « notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire tort, il est de porter la plume dans la plaie ».
Sans chercher à atteindre l’excellence, le Patriote vise à être un média de mieux qui contribuera efficacement à une société plus juste.
Nous avons fait le pari avec vous et nous le tiendrons.