L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a dénoncé le meurtre de 460 civils perpétré par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) dans l’hôpital principal d’el-Fasher, au Darfour. Ce drame s’ajoute à une longue série d’exactions dans une guerre qui ravage le Soudan depuis plus de deux ans.
L’OMS s’est dite « consternée et profondément choquée » après l’assassinat de centaines de civils dans l’hôpital saoudien d’el-Fasher, quelques jours après la chute de la ville. Selon le Réseau des médecins du Soudan, les combattants des FSR ont « froidement abattu » patients, accompagnateurs et personnel soignant, transformant les lieux en « abattoir humain ». Six soignants auraient été enlevés et leurs ravisseurs exigeraient plus de 150 000 dollars de rançon pour leur libération.
El-Fasher, dernier bastion de l’armée soudanaise dans la région du Darfour, a été prise dimanche par les FSR après dix-huit mois de siège ( 500 jours environ), de famine et de bombardements. Les communications étant coupées, il est difficile de confirmer les faits, mais des vidéos vérifiées montrent des exécutions de civils non armés. Près de 250 000 personnes, majoritairement issues de communautés non arabes, restent piégées dans la ville.
Le Norvégien Jan Egeland, ancien responsable humanitaire de l’ONU, a décrit la situation comme « la pire crise au monde actuellement ». Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus a exhorté à la cessation immédiate des attaques contre les soins de santé, rappelant que 185 structures médicales avaient déjà été visées depuis le début du conflit en avril 2023. Le général Hemetti, chef des Forces de l’armée soudanaise, quant à lui, a promis qu’une enquête sera menée pour punir les soldats auteurs de ce massacre.
Ezéchiel Dagbégnon PADONOU