L’ancien Premier ministre civil du Mali Choguel Maïga, limogé fin novembre par les militaires au pouvoir depuis 2020, a été interpellé et placé en garde à vue ce mardi 12 août 2025. Il est visé par une enquête du pôle économique et financier de Bamako sur sa gestion entre 2021 et 2024, à la suite d’un rapport accablant du Vérificateur Général. « Arrivé au Pôle à 9 heures, il a attendu jusqu’à 14 heures sans que les confrontations annoncées n’aient lieu. En fin de compte, les agents de la brigade lui ont notifié formellement son placement en garde à vue, en attendant la transmission du dossier aux autorités compétentes », informe la publication sur sa page Facebook. Il est poursuivi pour atteinte aux biens publics. Il n’est pas le seul à être interpellé, il y a plusieurs de ses anciens collaborateurs notamment son ancien directeur de cabinet, le Professeur Issiaka Ahmadou Singaré, et trois anciens directeurs administratifs et financiers de la Primature, renseigne l’écrit.
La garde à vue de l’ex-Premier ministre civil de la junte, Choguel Kokalla Maïga survient alors que la junte, au pouvoir après deux coups d’Etat successifs en 2020 et 2021, a ces derniers jours arrêté des dizaines de militaires, dont deux généraux, soupçonnés de vouloir la renverser. Maïga avait été nommé Premier ministre par la junte en 2021, avant d’être limogé fin 2024 après des critiques contre celle-ci.
« Maïga et plusieurs de ses anciens collaborateurs sont en garde à vue dans le cadre des enquêtes sur leur gestion à la Primature. En principe demain (mercredi) ou après-demain (jeudi), ils seront présentés devant le procureur de la cour suprême », a déclaré une source au pôle économique et financier, tribunal chargé de juger les crimes économiques. Le pôle a « notifié » mardi à M. Maïga « formellement son placement en garde à vue », a indiqué son avocat Cheick Oumar Konaré, dans un communiqué.
Précisons qu’ il avait fin février affirmé que la « rupture est consommée » entre sa coalition politique et la junte, invoquant notamment des « arrestations et « détentions extrajudiciaires » contre des membres du M5-RFP mais également sa mise en écart par les militaires de la prise de décision concernant plusieurs sujets, comme le maintien de la junte au pouvoir.
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