Le centre de Recherche et de Formation “Le Chant d’Oiseau” de Cotonou est le cadre retenu pat l’Institut de Justice et de Paix (IAJP) pour accueillir à partir de ce vendredi 22 novembre 2024 et jusqu’ au 23 novembre 2024 la 22ème édition du symposium annuel 2024 de l’IAJP/CO. “ Bonne gouvernance et lutte contre le terrorisme : Responsabilité des acteurs nationaux “. Tel est le thème que les participants vont décortiquer tout au long des deux jours de travaux.
Lors de la cérémonie d’ouverture ce vendredi, le Directeur général de l’IAJP/CO, Père Arnaud Eric Aguénounon a déclaré que “ Nos anciens ont cherché l’intégrité et la sécurité sociale en premier lieu, et notre devoir filial est de prendre soin de l’héritage patriotique et démocratique. En effet, notre bel héritage, notre patrimoine commun, le Benin, se trouve être, comme bon nombre de pays de la sous-région, la cible de menaces terroristes”. Pour le Père Aguénounon, “ face à une réalité aussi troublante, la patrie nous lance un cri strident de mobilisation et d’actions urgentes et prévenantes”. “Le terrorisme est un mal systémique qui anéantit tout élan de développement dans le monde. Pour la Doctrine Sociale de l’Église, il « est une des formes les plus brutales de la violence qui bouleverse aujourd’hui la Communauté internationale : il sème la haine, la mort, le désir de vengeance et de représailles » a indiqué le Directeur de l’IAJP avant d’ajouter : “un pays qui entretient l’injustice, l’exclusion, la discrimination, le chômage, la misère ne peut que faire le lit des intentions irritantes et révoltantes qui terrorisent l’opinion publique”. Pour lui, “le terrorisme est donc un problème d’État et mieux, un problème des États. Il faudrait, du coup, des mesures et des actions convergentes et transversales”.
Le représentant de la Fondation Konrad Adenauer Stiftung a, pour sa part, souligné que la question du terrorisme est l’une des menaces existentielles de notre humanité et que “ les enjeux autour de ce phénomène ne sont pas que nationaux mais ils sont sous régionaux, régionaux et même internationaux”. Il a souligné que “ le terrorisme sous toutes ses formes étatiques vise les fondements même de notre société et remet directement en cause nos valeurs communes de paix, de justice et de dignité humaine”. “ Le terrorisme vise à démanteler les droits humains, les libertés fondamentales et la démocratie. Il menace l’intégrité territoriale et la sécurité des nations. Il cherche à déstabiliser les gouvernements légitimes et à effondrer l’État de droit “ a -t-il révélé. Mais pour contrer cette menace invisible, il faut, selon lui, bien qu’une approche de sécurité classique et militaire, “aller au-delà en s’intéressant aux causes et en travaillant aux solutions liées au développement durable, à la bonne gouvernance pour le plein épanouissement des populations”. Toutes les forces vives de la nation, dit-il, “ont un rôle crucial à jouer dans cette lutte contre le terrorisme et l’extrémiste violent”. Et le Recteur honoraire de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) Maxime da Cruz de préciser que dans une société où règne la pensée unique, l’on réprime tout esprit libre, “cette société est dangereuse” et “est le germe de la terreur”. Alors elle “conduit à des actes terroristes”.
“ Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent “. Cette belle exhortation du Psalmiste dans les écritures résume les désirs profonds qui nourrissent et irriguent les cœurs de tous les êtres humains. Amour, vérité, justice et paix, ce sont les biens les meilleurs sans lesquels tous les autres deviennent dérisoires” a lâché Mgr Aristide Gonsallo, Évêque du diocèse de Porto-Novo, Vice-président de la Conférence Épiscopale du Bénin (CEB) et président de la Commission Épiscopale de justice et paix. Le Vice-président de la Conférence Épiscopale du Bénin a rappelé qu’“ il y a à peine quelques années en arrière, le terrorisme était, pour le Béninois lambda, une réalité lointaine et vague mais tel n’est bien évidemment plus le cas aujourd’hui.” Selon Mgr Gonsallo, “le terrorisme sous toutes ses formes représente une menace directe pour la stabilité et le développement des nations. Il exploite les faiblesses de nos systèmes de gouvernance et sème à tout vent la peur et la division”. “Nous saluons les efforts consentis par l’État béninois en vue d’une réponse militaire efficace” s’est réjoui le Prélat. Mais affirme -t-il, “se contenter d’une riposte reviendrait à tenter de résoudre un mal sans s’attaquer à sa racine”. C’est pourquoi selon lui, “Il faut répondre aux dangers sur le long terme et agir à tous les échelons. Il n’existe pas une solution unique pour lutter contre le terrorisme”.
Face au terrorisme et l’extrémiste violent, le président de la Commission Épiscopale de justice et paix a signifié qu’“ il est indispensable que les gouvernements mettent l’accent sur l’éradication des causes profondes de ces fléaux notamment en promouvant l’adoption de politique qui favorise la bonne gouvernance “. “La bonne gouvernance est un levier important pour combattre l’expansion et la prolifération du terrorisme. À travers la production et la distribution des richesses, l’utilisation transparentes des deniers publics, l’État de droit, l’équité et l’inclusion, nous pouvons inhiber l’extrémiste violent “ a-t-il conclu.