Le comité des ministres de l’Agence de la Sécurité de la Navigation aérienne en Afrique et à Madagascar(ASECNA) a procédé vendredi 27 septembre dernier à son siège à Dakar à l’élection de son nouveau. C’est le gabonais Prosper Zo’o Minto’o qui est élu à la place du nigérien Mohamed Moussa. Le Béninois Louis Prince Agbodjan sort dernier de ce vote avec une voix sur dix huit.
L’ASECNA a un nouveau directeur. Il s’agit du gabonais Prosper Zo’o Minto’o. Il a été élu avec dix voix sur dix huit au bout d’une élection à deux tours devant des candidats venus du Bénin, du Burkina Faso, Des Comores et du Tchad. Des dix neufs ministres attendus, dix huit étaient présents dont le Béninois José Tonaté qui était dans la capitale sénégalaise accompagné du Directeur Général de l’Agence National de l’Aviation Civile (ANAC) Karl Lègba.
Prosper Zo’o Minto’o Monsieur Zo’o Minto’o est un Ingénieur de l’aviation civile sorti de l’ENAC de Toulouse. Il est présentement Directeur du Bureau régional de l’OACI pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Avant de fréquenter l’ENAC, il a obtenu d’autres diplômes d’Ingénieur en électronique appliquée à l’Ecole Nationale des Sciences appliquées (INSA) de Toulouse et à l’Institut Nationale Supérieure des Ingénieurs de Libreville. M. Zo’o Minto’o a aussi obtenu un diplôme de Management exécutif de l’Université des Nations Unies de Turin. Sa carrière a démarré à la Représentation de l’ASECNA au Gabon où il a été respectivement Commandant d’aérodrome et Chef de Service Exploitation de la Navigation aérienne (1986 à 1995). Il est ensuite appelé au Siège, à Dakar, pour y occuper, pendant 4 ans, le poste de Chef de service Normalisation et Standardisation de la Navigation Aérienne. En 1999, il rejoint l’OACI qu’il n’a pas quitté depuis, en dehors d’un passage à l’IATA (2008-2010) où il a été Directeur régional adjoint pour l’Afrique et l’océan Indien. A l’OACI, il a été Chef de la section Communication Navigation Surveillance (de 1999 à 2008 puis de 2010 à 2013) au Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Directeur adjoint du Bureau régional pour l’Afrique orientale et australe (2013-2016), et Directeur adjoint du Bureau régional de l’OACI pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre (2013-2019).
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Au cours de cette élection, le Bénin n’a pas pu placer Louis Prince Agbodjan au poste de Directeur Général comme il l’avait voulu. Ce dernier n’a obtenu que la seule voix du Bénin sur les 18 possibles. Au premier tour, le Bénin comme les Comores sont derniers avec chacun une seule voix. Trois autres pays étaient candidats. Il s’agit du Burkina Faso qui a eu quatre voix, du Tchad qui a eu aussi quatre voix et du Gabon 8. Le Bénin et les Comores étant éliminés au premier tour, ils soutiennent l’un des trois candidats restants. Au bout de ce second tour, le Gabon confirme sa suprématie avec 10 voix. Il bonifie son score du premier tour sûrement avec les voix du Bénin et des Comores. Cet échec est l’expression même d’une contre-performance diplomatique du Bénin qui n’a pu amener l’un des 17 autres pays à soutenir sa candidature. Le ministre Tonato qui était à Dakar plusieurs jours à l’avance n’a pu rien fait pour positionner son poulain Louis Prince Agbodjan qui avait pourtant semblé nourrir quelques espoirs de succès. Diplômé de HEC Paris et de l’université Cheikh Anta Diop et d’un certificat de « Management de projets » de l’ENAC Toulouse, il avait fait toute sa carrière au sein de l’agence et en maîtrisait les méandres. Cette déculottée relance alors la question sur la valeur intrinsèque de cette candidature. Dans leurs discours respectifs, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko et le Ministre de l’Administration Territoriale et de la Mobilité du Burkina Faso et Président du Comité des Ministres Emile Zerbo ont tous deux mis l’accent sur la compétence et l’expérience du nouveau DG pour mieux porter la vision et les ambitions d’une agence appelée à faire face à de grands défis et mutations professionnels dans les quatre années à venir.