Fortement critiquée pour ses options militaires en Afrique, la France a décidé de changer de fusil d’épaule. Depuis le discours de Ouagadougou prononcé en novembre 2017, Emmanuel Macron avait annoncé les couleurs de cette réforme majeure de la politique africaine de la France. Au plan militaire, la France a défini 3 nouveaux axes qui visent in fine à se retirer progressivement de l’Afrique.
Dans les discours qu’il a prononcés à Ouagadougou en novembre 2017, à Montpellier en octobre 2021, et à Paris en février 2023, le président de la République a défini les lignes d’une refondation des relations entre les Etats africains et la France. Dans ce contexte, il est envisagé un processus de reconfiguration du dispositif militaire depuis près d’une année en coordination avec les autorités des pays concernés. Ce dialogue avec chacun des pays doit permettre de construire ensemble cette nouvelle coopération de sécurité et de défense. L’objectif est de bâtir conjointement des partenariats durables et équilibrés. Cette adaptation répond à l’évolution significative du contexte géopolitique en privilégiant les solutions africaines pour régler des problèmes africains. Sur le continent, le dispositif de sécurité et de défense français tournera autour des trois axes. En premier, « la présence permanente sera réduite, au profit de la projection de détachements « à géométrie variable » depuis la France ou les forces pré positionnées, pour des missions temporaires de formation, de conseil, d’exercices conjoints et d’accompagnement, en faisant effort sur des projets structurants et pluriannuels, dans le cadre d’un dialogue constant ». Ensuite, « la France a augmenté de manière substantielle son offre de formation avec une centaine de places offertes dès la rentrée 2023 au sein des écoles françaises et va continuer à le faire, avec à terme un doublement du nombre de militaires africains accueillis dans nos écoles militaires ». Enfin, et c’est un point névralgique des contestations anti-françaises sur le continent, « les bases militaires françaises doivent être progressivement transformées en écoles et académies opérationnelles, transférées à terme au pays hôte, éventuellement avec l’appui de partenaires non africains ».