«Nous n’irons pas aux élections générales de 2026 avec ce code, car, il est exclusif et crisogène.», chante l’opposition béninoise à la moindre occasion. Cela pourrait être vrai car, si rien n’est fait ou du moins si ce code n’est pas relu avec comme objectif le toilettage de toutes les dispositions exclusives et crisogènes qu’il contient, l’opposition n’ira pas aux élections de 2026. Autrement dit, le match sera joué entre mouvanciers.
En effet, le 5 Mars 2024, l’Assemblée Nationale béninoise a procédé à la modification du code électoral devant servir de boussole pour l’organisation des élections générales de 2026. L’opposition béninois très minoritaire au parlement n’a pu rien faire pour bloquer ce nouveau code qui contient des dispositions que toutes les forces vives de la nation ont dénoncées. Malgré les bruits, la Cour Constitutionnelle a, le jeudi 14 Mars validé le texte que le président de la République promulgua le lendemain. Durant les jours et semaines suivantes, le parti de l’opposition, Les Démocrates, est allé dans tous les sens pour dénoncer et appeler à la relecture de ce code qui violerait au moins 7 violations dispositions des textes en vigueur au Bénin, surtout la Constitution. Avant que la Cour Sossa d’une déclaré constitutionnel le code, une bonne dizaine de recours en inconstitutionnalité a été déposée sur la table de la haute juridiction qui, sans grande surprise, les a tous rejetée. L’opposition a alors poursuivit sa lutte mais sans grand résultat. Une très courte et simple bataille surtout médiatique de l’opposition qui n’a donc nullement inquiété la mouvance présidentielle promotrice du code pourtant reconnu exclusif et crisogène. Depuis Mars mois de naissance du code et même avant, les démocrates n’ont fait que multiplier les conférences de presse, les émissions radios et télés sans oublier les meetings du Président du Parti, le docteur Boni Yayi à l’occasion desquels quelques éclats d’obus verbaux sont envoyés au régime Talon sans que cela ne fasse véritablement tâche d’huile. Depuis quelques semaines, Boni Yayi, Éric Houndeté, Nourénou Atchadé et leurs sociétaires démocrates ont visiblement déposé les armes face dans un combat qui n’avait même pas connu ses premières véritables heures.
L’incertitude plane toujours sur la candidature d’un candidat de l’opposition aux présidentielles 2026, les dates de la tenue de ces élections sont encore de la salade avec un arrière goût très acide du fait des nouvelles dispositions qui encadrent ces scrutins en l’occurrence le parrainage et les 20% de suffrage à obtenir sur le plan national avant d’être éligible à l’attribution des sièges lors des législatives.
En dépit des dispositions très corsées et bien contraignantes du nouveau code, l’opposition béninoise ne dispose visiblement d’aucune stratégie sérieuse et d’aucune arme pouvant lui permettre de ramener le texte décrié à l’hémicycle pour une relecture plus objective et favorable à la préservation de la paix et la sauvegarde de la démocratie.
Le peuple béninois et surtout les militants du parti s’inquiètent mais l’état major de la plus grande formation de l’opposition au Bénin rassure sans toutefois montrer les signes évidents d’improbable revirement favorable à la décrispation de la tension politique et à l’apaisement des incertitudes crées par la modification dudit code.
De toute évidence, l’opposition semble ne plus faire de la relecture de ce code sa priorité malgré son caractère exclusif et crisogène dénoncé.
Comlan Paul ODAH
CPO