Le verdict des personnes impliquées dans le dossier relatif aux violences électorales de 2021 est tombé le vendredi 10 mai 2024. 4 personnes impliquées ont été condamnées à 10 ans de prison ferme et 5 millions d’amende. 11 des mis en causes ont été relaxés au bénéfice de doute. Les 27 autres personnes restantes ont été condamnées à des peines allant de 3 à 7 ans de prison ferme, de 2 à 25 millions d’amende. Reçu sur Bip Radio après que la sentence a été donnée par les juges de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) en charge du dossier, l’un des avocats des prévenus, Maître Bernabé Georges Gbago a déclaré que “ c’est des verdicts très sévères par endroit” et que “très peu de gens n’ont pas été reconnus coupable ou alors au bénéfice de doute”.
Pour Maître Gbago Bernabé Georges, “la moyenne, c’est trois ans, 38 mois “ et que c’est le temps que ces derniers ont passé. “Je crois que c’est sévère” a -t-il lâché. De manière générale, les avocats des prévenus pensaient qu’ils étaient “là-bas pour pacifier le pays”. Car affirme Maitre Gbago, “le Chef de l‘Etat avait dit entre temps qu’il allait libérer tous ses jeunes qu‘on avait pris en 2021 dans les élections présidentielles “. “A notre grande surprise, même le ministère public a demandé des peines beaucoup moins sévères, 3 ans par-ci maximum,5 ans maximum mais à notre grande surprise 7 ont été requalifiés, des peines de 10 ans, de 8 ans que je trouve excessif” a -t-il souligné.
Concernant les voies de recours, Maître Gbago Bernabé Georges a laissé entendre que cela “n’a pas été facile” pour que la Cour d’appel de la CRIET soit instituée. “Maintenant elle est là la Cour d’appel pour la CRIET. Mais est-ce que vous pensez que la Cour d’appel pourra être beaucoup plus clémente ? Je ne crois pas” s’est interrogé l’un des mis en causes avant de faire savoir : “ Si il y a une possibilité de grâce, peut-être il y aura une grâce présidentielle, dans ces conditions lorsqu’ il y a des voies de recours, on nous dit tout de suite, ‘pas de grâce pour ceux qui ont exercé des voies de recours’ “. “ Voilà on pense à deux fois avant d’exercer les recours parce que on se dit peut-être c’est fait pour qu’il y ait une grâce après “ a -t-il souligné.
Quelques réactions d’ acteurs politiques
Salifou Abdoulaye Gounou, député du parti Bloc Républicain
“Je ne peux qu’implorer ce pardon du père de la nation”
“ Je pense que le seul fait de vider ce dossier est un début de soulagement et va constituer le point de départ. L e fait de les condamner, cette décision va ouvrir la voie à un pardon, va ouvrir la voie à une grâce présidentielle. De ce point de vue, je ne pourrai que tourner mon regard vers le Père de la nation, celui que la Constitution a investi de ce pardon là, celui qui incarne, qui peut prononcer ce pardon là à savoir le chef de l’Etat, c’est vers lui que mon regard peut aller pour qu’il puisse gracier ce monde là…Je ne peux qu’implorer ce pardon du père de la nation qu’il peut pardonner ses étudiants“
Dr Guy Dossou Mitokpè, Secrétaire national à la communication du parti Les Démocrates
“Toutes les options sont envisageables et toutes les portes sont ouvertes”
“ Le régime n’a aucun respect aux paroles et pour ses propres promesses parce qu’il faut dire que c’est bun procès politique. Dans la rencontre entre le Président Yayi Boni, président du parti Les Démocrates et sa délégation qui a été reçu le 27 novembre 2023 par le Président Patrice Talon, la question a été longuement évoquée. Le président de la République avait promis que la plupart de ces jeunes seraient purement et simplement relaxés. Là nous apprenons avec beaucoup de douleurs que les peines d’emprisonnement qui ont été imposées à ces jeunes. Et donc pour nous, c’est une tristesse, c’est une déception. Toutes les options sont envisageables et toutes les portes sont ouvertes. L a question du recours remet en cause la crédibilité de l’appareil judiciaire. Et même si je continue de croire qu’il y a encore dans notre pays des magistrats intègres mais ce verdict qui a été donné nous prouve à suffisance qu’il y a de quoi à s’inquiéter. Et donc pour nous, la seule chose que je peux dire c’est que toutes les options sont sur la table et toutes les portes sont ouvertes. Mais il faut d’abord retenir que le verdict qui a donné hier (vendredi 10 mai 2024) est regrettable purement et simplement”