Invité de l’émission Grand Angle sur Crystal-news ce dimanche 12 mai 2024, le secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (CSTB), Nagnini Kassa Mampo est revenu sur la détention jugée « arbitraire » des 21 travailleurs de la CSTB, arrêtés lors de la manifestation du 1er mai. Il s’est également penché sur plusieurs questions d’actualité à savoir la présence des forces militaires françaises à la frontière du Bénin.
Les autorités béninoises ont, à maintes reprise, démenti l’information. Il n’y a pas de troupe française militaire à la frontière du Bénin. Le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji ne manque d’ailleurs pas d’occasion pour repréciser la position du gouvernement sur la question. Lors d’une visite au Bénin en 2022, l’ambassadeur de France, Marc Vizy avait aussi dressé son carton rouge contre ces allégations. Il stipulait à juste titre : « Si vous trouvez quelqu’un qui dit qu’il y a une base française (au Bénin), je suis prêt à ce qu’il m’emmène me la montrer », a-t-il déclaré au micro de Bip radio le 14 juillet 2022. Quelques mois après, le sujet continue toujours de déchainer les passions voire même des tensions. En effet, le voisin du Niger refuse de rouvrir ses frontières avec le Bénin pour la seule raison que des bases militaires françaises seraient présentes aux frontières béninoises, depuis leur renvoi, manu-militari du Niger. Ali Mahaman Lamine Zeine, le premier ministre nigérien a même évoqué, dans une sortie effectuée samedi 11 mai 2024, cinq axes prioritaires sur lesquels ces bases militaires se seraient installées. Parmi eux, le Parc W. Alors que le Président Patrice Talon promet de beaux jours au projet pipeline Niger-Bénin à la seule condition que le Niger rouvre ses frontières, le ministre nigérien a confié que son pays continuerait à proroger le suspense tant qu’il ne serait pas certain de n’être pas envahi par de potentiels ennemis, qui plus français.
Sur le fait, tous les Béninois croyaient que Tchiani et son gouvernement déliraient jusqu’à ce que le secrétaire général de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin ne revienne à la charge ce dimanche 12 mai sur l’émission Grand Angle avec des allégations aussi virulentes que sincères. Au micro du journaliste Virgile Ahouansè, Kassa Mampo soutient d’entrée que « le président Talon a été l’un des artisans de la crise avec le Niger. C’est lui qui a estimé qu’il fallait effectivement que la Cedéao ferme les frontières, qu’il fallait ramener Bazoum par tous les moyens ». Pour Kassa Mampo, le camp militaire de Kandi abrite les soldats français chassés par les autorités nigériennes. Et ce n’est pas encore le plus grave, clame le syndicaliste révolutionnaire. « Ce qui est grave c’est que non seulement les troupes militaires françaises sont au Bénin mais j’apprends que maintenant c’est des troupes américaines que les gens chassent du Niger qui vont venir encore au Bénin », ce que Kassa Mampo déplore fermement. Accepter l’arrivée de troupes étrangères au Bénin de la sorte, c’est « hypothéquer notre souveraineté » et pas que, c’est semble-t-il, la relation entre le Niger et le Bénin, deux peuples « amis et frères », selon les termes du président Talon, qui en souffriront mais n’en pourront rien, malheureusement.
Ignace TOSSOU