Viscéralement opposé à la politique de Patrice Talon depuis son départ du gouvernement le 27 mars 2017, Candide Azannaï saisit les occasions qui s’offrent à lui de temps en temps pour dire les raisons de cette fracture politique. Lors de sa conférence de presse du 27 mars dernier, il a reproché à son ancien allié politique son inaptitude pour défendre des principes et des valeurs.
Toujours acerbe et ferme, le discours de Candide Azannaï n’a pas épargné la gouvernance Talon lors de sa dernière sortie médiatique. Répondant à une question sur l’apolitisme criant et le manque d’engagement patriotique du peuple, il affirme que le peuple n’a aucun problème et explique cette situation par le manque de lisibilité dans les discours et les actes posés par les hommes politiques et qui amènent le peuple à traîner les pas. C’est pourquoi il dit qu’il doit avoir une clarification afin de rassurer le peuple, dénonçant au passage « le cynisme et la froideur » avec lesquels les Démocrates s’amusent avec la vie des prisonniers politiques et des exilés. Cela n’est pas le cas de son parti politique, ni le sien. Il prend pour preuve la franchise de son discours. « On prend mon discours, ce sera un discours franc, direct, ce n’est pas un discours vindicatif, je ne suis contre personne mais je suis presque sûr que lorsqu’on veut parler du peuple, de l’intérêt général, on doit être franc et constant. C’est cette constance qui va dérouter Talon », déclare-t-il. Mais cette capacité à rester franc et constant, Patrice Talon semble en est très éloigné. « Je vous le dis, Talon ne peut faire aucun combat de principes et de valeurs. Il ne peut pas. Il n’est pas apte pour les combats de principes et de valeurs. Il a une large inaptitude pour ça. Même si on lui donne 50 ans, il ne peut pas combler », professe Candide Azannaï. L’ancien ministre de la défense de Patrice Talon explique sa déclaration par la volonté de ce dernier de tailler la loi électorale dans le seul dessein d’écarter tous les compétiteurs et d’être amené lui-même à les choisir. « Il ne peut pas combler cette inaptitude parce que regardez, vous voulez aller à une compétition électorale en 2026 et ce qui vous intéresse c’est de prendre des lois et de dire, tel peut avoir ça, mettons ce barrage. L’autre, il ne peut pas avoir ça, mettons ça à 20%. Pourcentage de tel, mettons 3/5 », a-t-il déploré avant de conclure : « Tout ce qu’ils veulent faire, ils n’ont pas encore fait car il y a un gros dossier dans les mains de Vlavonou et Vlavonou annonce la refonte totale du système c’est-à-dire que les fondamentaux de la République vont changer. Nous passerons d’un système à un autre… ».