De 2016 à 2024, plusieurs dizaines d’entreprises publiques ont mis la clé sous le paillasson pour, dit-on, rationaliser l’éclosion de l’économie nationale.
Dès son investiture à la tête du Bénin en avril 2016, le président Patrice Talon a opéré des réformes et pris des décisions qui plus que courageuses ont scellé le sort de plusieurs entreprises pourvoyeuses d’emplois et de richesses. De grandes entreprises qui ont disparu laissant en rase le personnel et donc de dizaines de milliers de familles dans la précarité sans que l’État ne leur propose de salvatrices alternatives. Qui sont ces entreprises et que sont vraiment devenus leurs employés ?
L’Office National d’Appui à la Sécurité Alimentaire (Onasa) et la Société Nationale pour le Promotion Agricole (Sonapra) ont été des premières victimes des réformes Talon, dans le public. S’en est suivi une série de suppression d’entreprises publiques dans tous les secteurs d’activité. L’Office National de Stabilisation et de Soutien des prix des revenus agricoles (ONS), le Conseil National des Chargeurs du Bénin (CNCB), la Société Nationale de Commercialisation des Produits Pétroliers (Sonacop), Libercom Bénin, Société Béninoise de Manutention Portuaire (Sobemap), la Société de Gestion des Marchés Autonomes (Sogema), ont tous coulé sous les réformes du gouvernement du président Patrice Talon. D’autres comme l’Agence Béninoise du Service Universel des Communications Électroniques et de la Poste (Absu-Cep) ont, tout simplement, été fusionnées avec celles nouvellement créées sous la rupture.
Depuis janvier 2017, le gouvernement béninois continue de casser les maisons et boutiques des abords des voies publiques sous couvert de l’opération dite de déguerpissement. Des familles se sont disloquées, des béninois ont perdu la vie parce que n’en pouvaient plus des problèmes générés par les casses sauvages des boutiques et donc la destruction massive des commerces et gagne-pain des béninois. D’autres ont fui leurs maisons voire leur pays.
La rupture a été durant ces 8 dernières années, une grande machine à broyer aussi bien les entreprises que les emplois et commerces des béninois. Les entreprises de presse fragilisées et asphyxiées jouent leur survie du fait des réformes de la rupture soutenues par l’avènement du numérique. Au Bénin, ces entreprises qui résistent encore aux réformes Talon agonisent sans que le régime n’apporte les soins nécessaires à leur survie. Plusieurs banques de la place ont fermé plusieurs de leurs agences et ont réduit l’effectif de leur personnel. Le Port Autonome de Cotonou autrefois poumon de l’économie béninois a mis le pays sous oxygène sans avoir la capacité d’en payer la facture. Même la célèbre et fameuse société Bénin Control selon, les indiscrétions, ne contrôle plus rien car rien ne passe au Port de Cotonou qui a légué ses clients au Port de Lomé depuis très longtemps. Bref, le Bénin ressemble aujourd’hui à ces entreprises qui, sous le poids des réformes tanguent et se bat pour ne pas couler. Dans moins de 2 ans, la rupture, conformément aux dispositions de la constitution béninoise, dégagera le planché puisque son chantre finit son deuxième et dernier mandat. Mais d’ici là, combien d’entreprises tiendront encore debout et combien de béninois pourront conserver leurs emplois ? S’achemine-t-on vers une banqueroute du Bénin déjà que les dettes du pays crèvent le plafond ? Wait and see !