Le parti Les Démocrates a-t-il abandonné son combat pour la relecture du code électoral jugé exclusif et crisogène ? De toute évidence, l’une des dernières décisions prises par le parti en donne tout l’air. En effet, par la note N°258-2025/LD/PDT/SA en date du 16 Juin 2025, la coordination nationale du parti Les Démocrates s’est adressée à tous les responsables du parti pour les dispositions à prendre afin de réussir leur participation aux élections municipales et communales du 11 janvier 2025. L’objet de la note est la « Fixation du délai de réception des dossiers et mise en œuvre des directives pour la désignation des candidats aux élections communales et municipales ». Dans la note, le parti rappelle aux potentiels candidats à la candidature à ces élections les conditions à remplir et la procédure à suivre pour espérer figurer dans la liste des candidats à ces scrutins. Les directives du parti pour la désignation des candidats ont été clairement définies et rappel a été fait des pièces constitutives des dossiers de candidature. Pourtant, le code électoral critiqué, dénoncé et vomi par l’opposition, les confessions religieuses, les organisations de la société civile, les confédérations et centrales syndicales sans oublier de hautes personnalités politiques du pays, depuis son vote le 05 mars 2024, n’a changé d’une seule virgule. Des 09 articles jugés exclusifs et crisogènes, aucun n’a connu de modification jusqu’à la date du 11 juin 2025 ; date à partir de laquelle le Bénin entre dans la période des six mois où la loi électorale ne peut être modifiée sauf dans un large consensus.
Ayant compris l’impossibilité de relire ce code, l’opposition notamment le parti présidé par le docteur Boni Yayi se résout à affronter les obstacles contenus dans le code et met en ordre de bataille ses militants. Pendant plus d’un an, elle a dénoncé le code surtout en son article 146 nouveau qui fixe le pourcentage par parti et par circonscription électorale avant d’être éligible à l’attribution des sièges lors des élections législatives, à 20%. Par cette note, il apparait clairement que l’opposition a changé de fusil d’épaule pour ne pas mordre la poussière au soir des élections du 11 janvier 2026. Elle veut surtout choisir et a temps, parmi ses militants, ceux qui sont capables de défendre ses couleurs à ces scrutins. Le code dénoncé est donc consommé et les sociétaires de Boni Yayi passent déjà à autre chose en l’occurrence aux stratégies et à la grande mobilisation pour ne pas se laisser surprendre par le délai du dépôt des dossiers de candidats. Partant aux élections générales de 2026 sur la base de ce code exclusif et crisogène, l’opposition défavorisée par son absence à toutes les structures impliquées dans l’organisation des élections au Bénin, sait qu’il lui faut travailler doublement encore qu’elle est interdite de meeting sur le terrain. Avant de prétendre gagner des sièges à ces échéances électorales les démocrates devront donc retrousser les manches, travailler sur le terrain et continuer de lutter non seulement pour une relecture consensuelle du code mais aussi et surtout afin que l’assise nationale réclamée vienne délivrer toutes les sensibilités sociopolitiques béninoises.