À l’approche des élections générales de 2026 au Bénin, le paysage politique dans l’une des circonscriptions clés du pays semble de plus en plus déséquilibré. Rodrigue Azinnongbé, journaliste et analyste politique, invité sur le plateau de Canal 3 Bénin, dresse un constat lucide, voire alarmant, pour les partis de la mouvance présidentielle dans la 8è.
«C’est une circonscription un peu particulière », commence-t-il, avant de rappeler que les dernières législatives ont été remportées par Les Démocrates, suivis du Bloc Républicain (BR) et de l’Union Progressiste Le Renouveau (UPR). Selon lui, les partis de la mouvance ont de moins en moins la cote sur le terrain.
Une opposition installée, une mouvance désunie
Azinnongbé souligne que Les Démocrates bénéficient d’un ancrage solide, qui semble se renforcer à chaque échéance. « Les Démocrates ont le vent en poupe pour les élections à venir », affirme-t-il, avant de nuancer : « Ça va être très compliqué pour les partis de la mouvance, ne nous voilons pas la face. »
La situation semble particulièrement délicate pour l’Union Progressiste Le Renouveau, malgré la symbolique présence d’une grande figure politique de la mouvance : « Même si c’est la circonscription de la vice-présidente, on sait que, malgré qu’elle était descendue sur le terrain pour faire campagne, ça n’a presque rien donné. Ils ont eu un député par miracle. »
Quant au Bloc Républicain, le tableau est encore plus préoccupant. L’analyste dénonce une guerre de leadership interne : « Il y a trois têtes de pont… et ces têtes ne s’entendent pas. Même si vous les voyez ensemble, ce sont les souris de façade. » Il renvoie d’ailleurs à une analyse d’un confrère du journal La Boussole, qui détaille les tensions internes entre les figures locales du parti. « Il a parfaitement raison sur ce qu’il a écrit. Les trois têtes de pont – Adambi, Gbadamassi et Toko ne s’entendent pas. »
Une circonscription gagnée d’avance ?
Face à cette désunion et à une stratégie de terrain quasi absente, Les Démocrates semblent jouer sur du velours. « Ils sont là, ils attendent, ils cueillent les fruits seulement… pour donner le coup de massue », lâche Azinnongbé, avec un ton qui en dit long sur l’écart croissant entre les forces en présence.
L’analyste est catégorique : « Même si la mouvance se réveille aujourd’hui, ça va être compliqué pour elle de gagner cette circonscription. ». Une analyse qui intervient dans un contexte particulier où à moins d’un an des prochaines joutes électorales, la mouvance semble loin de tenir ses candidats.
Par Kérin A.