Après un an de détention au Burkina Faso, quatre agents français accusés d’espionnage ont été libérés grâce à une médiation menée par le roi du Maroc. Un succès diplomatique qui intervient dans un contexte de relations tendues entre Paris et Ouagadougou.
La direction générale du renseignement extérieur français (DGSE) a confirmé, jeudi 19 décembre 2024, la libération de quatre fonctionnaires français détenus depuis leur arrestation à Ouagadougou, le 1ᵉʳ décembre 2023. Ces hommes, présentés par les autorités burkinabé comme des agents de la DGSE, étaient accusés d’espionnage, bien que la France ait toujours nié ces allégations.
Une médiation marocaine saluée
La libération de ces quatre ressortissants a été rendue possible grâce à une médiation marocaine. Mercredi 18 décembre, Emmanuel Macron a exprimé sa gratitude au roi Mohammed VI lors d’un entretien téléphonique. L’Élysée a salué « la réussite de la médiation » du souverain marocain, soulignant le rôle crucial de Rabat dans ce dénouement.
Ce succès intervient alors que les relations entre la France et le Maroc connaissent un net réchauffement après trois ans de tensions. Une visite d’État d’Emmanuel Macron au Maroc, en octobre 2024, avait scellé cette réconciliation, posant ainsi les bases d’un nouveau partenariat stratégique à venir en 2025.
Un épilogue diplomatique délicat
L’affaire des quatre agents français avait ajouté une tension supplémentaire à des relations déjà fragiles. Interpellés alors qu’ils étaient présentés comme des « techniciens informatiques », ces hommes étaient munis de passeports diplomatiques et de visa, selon une source française. Paris avait toujours démenti les accusations d’espionnage portées contre eux.
Ce dénouement, qui souligne l’importance des médiations tierces dans un environnement géopolitique complexe, marque une victoire pour la diplomatie française. Mais il met aussi en lumière les défis auxquels Paris est confronté dans ses relations avec ses anciens partenaires en Afrique de l’Ouest. Avec cette libération, la France ouvre une nouvelle page dans ses relations avec le Burkina Faso, espérant peut-être, à terme, un apaisement des tensions dans la région.
Ezéchiel D. Padonou