Le mercredi 27 novembre dernier, le réalisateur béninois Ibrahim Padonou s’est éteint au Centre Nationale Hospitalier et Universitaire(CNHU) Hubert K. Maga de Cotonou après avoir tenté vainement de lutter contre l’insuffisance rénale. Cette énième mort d’un malade d’insuffisance rénale remet en cause l’efficacité des mesures prises par le gouvernement autant qu’elle devrait interpeller sa conscience.
Le monde culturel et artistique béninois a été endeuillé le mercredi 27 novembre 2024 par le décès d’Ibrahim Padonou, réalisateur au talent immense. Malgré ses jérémiades et ses appels à l’aide, il a fini par connaître le sort réservé à ceux qui sont malades de l’insuffisance rénale : la mort. Si celle-ci était prévisible, elle relance le débat sur l’efficacité des mesures prises par le gouvernement pour accompagner ceux qui souffrent de cette maladie. En effet, il y a quelques semaines, dans la clameur populaire et les félicitations, le gouvernement avait décidé d’exonérer de frais de douanes les équipements de dialyse. La mort de cet artiste ne fait que confirmer l’inefficacité de cette mesure prise par le gouvernement qui favorise plus les poches des importateurs de kit de dialyse que la souffrance des malades. Car, bien après cette décision, plusieurs dizaines de personnes souffrant de cette maladie sont mortes sans que le gouvernement ne s’en émeuve. S’il est vrai que cette décision va contribuer à diminuer les frais des séances de dialyse, il ne changera pas grande- chose dans le sort de plusieurs malades qui manquent du peu pour se soigner. La meilleure formule aurait été celle adoptée par le régime du président Yayi qui visait à prendre en charge intégralement les séances de dialyse des personnes qui ne bénéficient d’aucune assurance-maladie ou d’aucune sécurité sociale. Depuis 2016, des milliers de Béninois sont morts à cause de cette maladie mais le gouvernement semble visiblement privilégier les dépenses de luxe au détriment de la vie de ses populations.