Arrêté le 07 octobre dernier et déposé à la prison civile de Ouidah le 14 octobre, Hosée Houngnibo le coordonnateur national des mouvements de soutien à Olivier Boko vient de boucler un mois de bagne de la cité de Kpassè. Un mois fait de tribulations et de tortures.
Plusieurs rapports ont épinglé ces dernières années les conditions exécrables de détention dans les prisons et maisons d’arrêt au Bénin. Que ce soit Amnesty International, la Commission Béninoise des Droits de l’Homme(CBDH) et d’autres organisations de défense des droits de l’homme, tous ont dénoncé dans divers rapports la surpopulation carcérale et les conditions de détention presque inhumaines infligées aux détenus. L’Agence Pénitentiaire du Bénin(APB), organisme public chargé de la gestion des prisons au Bénin, a affirmé que la population carcérale est passée qui était de 7000 en 2016 est passée à 18.170.
Le cas d’Hosée Houngnibo est illustratif de cette situation. La prison de Ouidah où il a été déposé depuis le 14 octobre est devenu un vrai goulag pour lui. L’activiste politique, soutien de l’homme d’affaires Olivier Boko arrêté une semaine plus tôt pour incitation à la rébellion et harcèlement par voie électronique est traité de manière particulière. Selon des sources pénitentiaires, il est isolé, mis dans une cellule où il n’a vu le moindre rayon du soleil depuis un mois. Contrairement aux autres prisonniers, il est presque condamné à vivre en réclusion. La seule personne autorisée à le voir est sa femme deux à trois fois par semaine. Hosée Houngnibo n’aurait également aucun contrôle sur les aliments qu’on lui présente et qu’il est obligé de manger. Malgré ses tribulations, il n’a osé se plaindre. Selon les confidences faites à un responsable de sa famille politique, il aurait préféré que rien ne soit dit sur sa situation en prison, craignant voir son sort s’aggraver une fois qu’il sera dénoncé. Etant de santé fragile, il n’est pas exclu que ce traitement aggrave sa situation sanitaire. Par le passé, plusieurs prisonniers politiques et d’autres accusés de terrorisme avaient subi les mêmes sorts, mis dans les cellules d’isolement où ils vivaient comme des animaux en cage.