Ce samedi 16 novembre 2024, environ 860 000 Gabonais sont appelés à adopter ou rejeter par référendum le projet de constitution du pays après son adoption par une assemblée constituante. La tenue de ce référendum est censée marquer l’avant-dernière étape avant le retour à l’ordre constitutionnel, depuis le renversement, le 30 août 2023, du président Ali Bongo Ondimba par un coup d’État militaire. Mais le texte ne fait pas l’unanimité et le chef de la junte au pouvoir, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, est soupçonné de chercher à se maintenir au pouvoir. La nouvelle constitution qui est soumise à référendum comporte 173 articles. Elle consacre un régime présidentiel au détriment du régime semi-parlementaire en vigueur depuis des décennies. Elle prévoit un mandat présidentiel de sept ans renouvelable une seule fois pour le Président de la République, Aussi, elle nouvelle loi fondamentale ne prévoit pas de poste de Premier ministre et interdit la transmission dynastique du pouvoir. Seuls les Gabonais âgés de 35 à 70 ans pourront être candidats à une élection présidentielle.
Deux camps se sont formés lors de la campagne électorale. Les partisans du texte défendent une constitution qui garantira, si elle est adoptée, l’alternance au pouvoir, grâce à une limitation stricte du nombre de mandats et aussi certaines dispositions sur l’éligibilité, le foncier, la succession à la tête de l’État, apparaissent comme une réaction aux dérives perçues de l’époque Bongo, mais le régime prévu est un présidentialisme renforcé. Pour les partisans du “non”, ils dénoncent un texte qui restreint les conditions d’éligibilité à la présidence, et donc d’exclure certaines figures de la vie politique du pays. Ils contestent aussi l’instauration d’un régime présidentiel sans premier ministre, et un Parlement sans droit de censure. Un texte qui selon eux vise à installer un monarque à la tête du pays.