En France, les montages financiers opaques passant par les paradis fiscaux ont pris une ampleur inquiétante depuis quelques années. Constituant un véritable cauchemar pour la justice de ce pays, les autorités judiciaires se sont mises à pied d’œuvre pour lutte farouche contre le blanchiment. Cette fois-ci, les efforts de ces derniers ont été récompensés en septembre grâce à la saisie de plusieurs biens appartenant à des oligarques russes.
Pour des «des faits présumés de blanchiment aggravé», la justice française à travers le parquet de Paris a obtenue la saisie de plusieurs villas et voitures de luxe d’une valeur de 70 millions d’euros sur la Côte d’Azur. Ces biens immobiliers appartiennent à des oligarques russes qui, depuis quelques années, s’immiscent dans les faits de blanchiment aggravé.
En effet, la saisie de ces biens immobiliers intervient dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte en mars à l’initiative des gendarmes de la section de recherches de Paris pour «des faits présumés de blanchiment aggravé»,qui repose sur la découverte d’un patrimoine immobilier financé par des sociétés logées dans des paradis fiscaux. C’est ainsi qu’en été, les gendarmes ont mené, une semaine durant, «une première salve d’opérations» et des perquisitions en présence de deux magistrats financiers de la juridiction de lutte contre la criminalité organisée(Junalco) du parquet de Paris. À en croire le parquet de Paris, cette procédure s’intéresse uniquement aux modalités d’acquisition de biens immobiliers dans certaines régions précise. «La procédure s’intéresse aux modalités d’acquisition de biens immobiliers, par le recours à des prêts octroyés par des sociétés privées, domiciliées en Chypre ou aux îles Vierges britanniques», a précisé le parquet de Paris. Et pour l’heure, l’identité des personnes mises en cause n’est pas encore mentionnée.
Il urge de souligner que les montages financiers opaques passant par les paradis fiscaux ont constitué un cauchemar pour la justice française et les services d’enquête spécialisés pendant longtemps. Et l’on peut dire que cette complexité a tendance à se retourner contre ses auteurs grâce à la montée en puissance, depuis 2014, d’une présomption de blanchiment qui opère un retournement de la charge de la preuve. La justice française ne compte quand même pas s’arrêter en de si bon chemin.
Gildas AHOGNI