Les critiques et les flagellations sur l’Église ont suscité une vive réaction de la part du Révérend Père Éric Aguénounon, Directeur de l’Institut des Artisans de Justice et de Paix (IAJP). « On ne peut pas combattre l’Église” a affirmé le Père Aguénounon. Dans une déclaration qu’il a faite lors d’une rencontre au Chant d’Oiseau de Cotonou le 19 septembre 2024, le Directeur de l’IAJP a signifié que “ la foi construit des cités”. “Quand vous voyez l’histoire des vieilles cités et même notre histoire africaine, la foi a participé à notre construction. Même si cette construction n’est pas parfaite, la foi a participé à notre construction. Dans les cités aujourd’hui sécularisées qui ne sont plus des cités religieuses, l’État qui est anticléricale protège pourtant ce patrimoine religieux-là. Toutes les Églises en France qui ont été construites avant 1900 sont considérées comme patrimoine de l’Etat, patrimoine de l’Unesco et on a vu comment les moines ont travaillé, à construire l’Europe. Donc la foi, elle est constructive” a expliqué le Directeur de l’IAJP.
Le Révérend Père Eric Aguénounon a indiqué que “la foi en même temps qu’elle construit des cités”, elle “a déconstruit les mentalités, la barbarie à l’antiquité, au Moyen âge et à la renaissance n’est plus la barbarie d’aujourd’hui “. Il a souligné que “la foi a purifié beaucoup de mentalités”, de mœurs et elle “continue son chemin”. Pour le Directeur l’IAJP, “même si nous sommes à l’ère de la sécularisation ailleurs et nous nous sommes à l’heure d’une remise en cause de la foi, la foi est toujours une fibre difficile et quand on tire trop, ça crée des conflits”. D’où les droits religieux, dit-il, “qui mettent en place un dialogue vraiment régulier pour que le respect de la liberté religieuse soit un respect privilégié”. “C’est très important, le respect du droit à la religion et c’est un droit qui est protégé dans plusieurs États” a -t-il martelé.
Le Directeur de l’Institut des Artisans de Justice et de Paix a par ailleurs fait savoir que “ l’Église est une institution humano-divine “. Il a précisé qu’“on peut reprocher des choses aux ecclésiastiques”, aux acteurs, aux autorités de l’Église mais, pour le Père Aguénounon, “quand on la voit dans sa fondation, il y a ce qui dépasse l’homme” et que “ l’Esprit Saint a fondé l’Église”. “L’Église comme institution est bimillénaire. En tant qu’institution bimillénaire, elle a des choses à nous apporter. Elle a des choses à nous enseigner” a lâché le Premier responsable de l’IAJP. Car, révèle-t-il, “c’est une institution qui aussi fait son examen de conscience chaque jour et avance et on ne peut pas combattre l’Église. On peut la détruire de l’intérieur, c’est bien possible”. Il a informé que “ le Pape François purifie chaque jour l’Église de l’intérieur en créant des commissions d’enquête”, de nouveaux décastères, c’est-à-dire “des ministères qui viennent réfléchir sur la vie de l’Église que ça soit au plan des finances, au plan des mœurs et au plan même de l’Évangélisation”.
“On se rend compte que cette Église-là a besoin d’aller vers les périphéries. L’Église se décentre des vieilles sociétés et va vers les périphéries pour éclairer ses sociétés-là qui sont encore dans des ténèbres toute proportion gardée. Mais,l’Église ne s’érige jamais en donneur de leçon, elle est experte en humanité mais elle n’est pas donneuse de leçon. Elle accompagne les sociétés” et les civilisations, a signalé le Révérend Père Aguénounon avant d’ajouter : “ Dans chaque pays où l’Église est, ses pasteurs, les prêtres, les Évêques, sont toujours inculturés”. Il a par ailleurs soutenu qu’ “ il y a une mines de savoir portée par l’ Église qui est anthropologique, ethnologique, sociologique” “mais on ne vient pas dans les homélies pour parler sociologie, anthropologie”. Le prêtre, selon lui “ dans les homélies, prêche la parole de Dieu , prêche Dieu, mais c’est en touchant du doigt son travail scientifique que vous verrez sa position scientifique; sa position intellectuelle “.