Au cours du sommet africain de l’Alliance Progressiste, qui s’est tenue à Douala au Cameroun, en mai dernier, le secrétaire aux relations extérieures du parti Les Démocrates, Chabi Yayi, a dressé un bilan des inégalités observées sur le continent africain, précisément dans la zone subsaharienne. Après avoir montré l’impact de l’état démocratique sur ces inégalités, il a énoncé quelques politiques pour y remédier.
En Afrique, plusieurs sont les inégalités qui minent le développement du continent. Au cours de sa présentation, Chabi Yayi, a dressé un bilan de ses inégalités. Selon la Banque Mondiale, en 2024, l’Afrique sub-saharienne aura 3,4% de croissance tandis qu’il y a plus de 500 millions de pauvres sur le continent. Les activités sont plus exécutées dans le secteur informel, soit un taux de 84%. Seulement 17% de la population est couverte par une assurance. « En 2021, 1% des plus riches en Afrique sub-saharienne, détiennent plus de 23 fois la richesse de la moitié de tous les pauvres en Afrique » a t-il déclaré. L’économie africaine, n’est pas diversifiée, car plus concentré sur l’exportation des produits de la rente ou sur le secteur primaire.
Comment lutter contre les inégalités à travers le système démocratique ?
La démocratie joue un rôle primordial face aux inégalités. « La démocratie est le seul pilier rempart qui peut lutter contre la hausse des inégalités », a-t-il déclaré. En considérant le rôle bipartite (état-peuple) que la démocratie joue, elle permet de garantir les libertés d’individus. Pour lui «la population doit se faire entendre sinon nous basculons ». La démocratie a le « pouvoir de lever les barrières des partis indépendants, de la société civile ; permet à toutes les forces vives de la nation de pouvoir s’engager politiquement et de s’échanger sur les besoins collectifs ; elle est indissociable de l’état de droit. Elle assure «la défense des plus faibles et permet aux populations qui sont marginalisés de voir leur liberté individuelle respectée ». Pour Chabi Yayi, plusieurs des maux qui freinent le développement de l’Afrique, sont liés à la gouvernance politique. Celle-ci est marquée par les exclusions des opposants (utilisations des lois électorales) et même leurs incarcérations.
Quelques politiques à mettre en place ?
En vue de limiter les inégalités, Chabi Yayi a énoncé quelques politiques. Selon lui, il faut mettre en place une politique fiscale (TVA et impôts) adapté à nos réalités et en parallèle aux classes sociales. Les Etats africains doivent plus prioriser les échanges inter-régionaux au détriment des échanges occidentaux. Procéder à la mise en place d’une politique efficace d’exportation des produits issus de la manufacturation des produits des matières premières ; revaloriser les métiers de la santé et d’enseignement. Il faut revoir les politiques agricoles et de l’élevage, lutter contre les inégalités du genre et pour une réforme plus juste des financements de la Banque Mondiale et du FMI.
Ezéchiel D. Padonou