Amnesty International Bénin a lancé ce vendredi 20 septembre 2024 à l’hôtel Azalaï de Cotonou une campagne d’éducation au droit à la santé. Ladite campagne durera 16 mois, soit du septembre 2024 au décembre 2025 et comportera des activités de sensibilisation, de promotion et de défense sur les droits à la santé.
Amnesty International Bénin s’attaque à un droit qui a toujours été bafoué. Selon Eric Orion BIAO, Coordinateur de l’éducation aux droits humains d’Amnesty International Bénin, « 71% des usagers et usagères de services de santé estime que leur droit à l’information n’est pas respecté. Ce qui crée un fossé de communication entre les professionnels de santé et les patients ». Et ce n’est pas tout. Dans le secteur pénitencier, il a été révélé qu’en 2023, des détenus sont «entassés dans des cellules très salles et surpeuplées, privés d’eau potable et de soins médicaux », des conditions de vies que l’organisation juge «inhumaines» et que « au moins 46 détenus sont morts dans quatre prisons entre janvier et juillet 2023 » selon les informations recueillies par Amnesty International et qui motive également la présente campagne. Les différentes violations du droit à la santé concernent les traitements infligés aux patients dans les volets de prise en charge et d’accueil dans les centres de santé. Il y a aussi les conditions physiques et éthiques infligées aux femmes par les professionnels de santé tels que les bastonnades dans les salles d’accouchement, le non-respect du système de référencement médical, le mauvais accueil des patients.
. Défis du droit à la santé
Plusieurs objectifs sont visés, dans le cadre de la campagne nationale d’éducation au droit à la santé d’Amnesty International Bénin. Il s’agit de « promouvoir un environnement de soins respectueux et sécurisé pour les femmes en sensibilisant les professionnels des santés pour l’élimination des violences gynécologique et obstétricale et en informant la population, sur l’identification de la gestion de ses violences ; plaider pour le respect et l’amélioration des conditions de santé des personnes privés de liberté, en mettant en lumière les conditions de détention, et en sensibilisant le personnel pénitentiaire sur le droit à la santé des détenus ; informer les citoyens sur les mécanismes de recours disponibles en cas de violations des droits à la santé, tout en renforçant la capacité des acteurs locaux dans l’accompagnement des victimes, pour faire valoir leurs droits et enfin contribuer à la mise à jour des protocoles de soins, des curricula de formation du personnel soignant en intégrant les pratiques de soins respectueuses des droits des femmes dans les établissements de santé».
Ces différents objectifs permettront d’améliorer les violations de droit de santé constatés à divers niveaux en usant des actions physique, médiatique et numérique. Les méthodologies physiques sont entre autres la sensibilisation, les dialogues communautaires, des formations des professionnels concernés, utilisation des affiches et des panneaux grand public… Pour le numérique, il y a la création et diffusion des contenus sur les Violences Gynécologiques et Obstétricales (VGO) et le droit de santé des détenus, les webinaires, des lives en ligne, diffusion des podcasts, les affiches numériques. Enfin pour les médias traditionnels, il s’agira des émissions radiophonique et télévisée, diffusion des magazines et dossiers de reportage. Plaidoyers, partage des données, rencontre d’échanges et de partage avec les victimes des violences, acteurs sanitaire et carcéral font aussi partir de ces méthodologies. Ces méthodologies s’inscrivant dans le cadre de la campagne seront déployées sur toute l’étendue du territoire béninois avec des concentrations dans certains villes. Faut-il rappeler le lancement, a été soutenu en amont par les allocutions des représentants de l’Autorité de Régulation du secteur de la Santé (ARS) et du Ministère de la Santé. Le représentant de ARS a mis en lumière une stratégie en trois dispositifs, dont le premier dénommé dispositif pour la sécurité des patients. Il n’a pas manqué de reconnaître et saluer l’engagement et le soutien de Amnesty International Bénin. Un riche panel de plusieurs acteurs de santé sur le thème » Réalités et défis du droit à la santé au Bénin « , a permis à l’organisation, lespartenaires, les différents invités distingués en leur rang et qualités, de découvrir les contours du droit de la santé au Benin. Amnesty International travaille 30 ans dans la promotion et la défense des droits humains. Elle est dirigée actuellement par M. Dieudonné DAGBETO.
Ezéchiel Padonou (Stag)