Les langues ont commencé à se délier après l’enlèvement de Steve Amoussou alias “Frère Hounvi” dans la nuit du 12 août 2024 dans un quartier de Lomé au Togo, son transfèrement au Bénin dans des conditions obscures et son placement sous mandat de dépôt par le Procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) le mardi 20 août 2024. Reçu sur l’émission “Enjeux d’Afrique” de la radio en ligne Crystal news de ce mercredi 21 août 2024, Atcholi Kao, acteur de la société civile et militant des droits humains et président de l’Association des Victimes de la Torture au Togo (ASSVITO) a déclaré que ’Frère Hounvi’’ “a fait l’objet d’une marchandise politique” entre les présidents Patrice Talon et Faure Gnassingbé.
L ‘ acteur de la société civile togolaise a précisé qu’“il faut reconnaitre que les autorités béninoises connaissent très les conventions internationales et ne peuvent pas se permettre de faire une incursion sur la terre togolaise pour arrêter une personne fut-elle béninoise”. “Et donc ce n’est pas du tout possible pour dire que tout porte à croire que les autorités togolaises étaient bien informées de cette arrestation. Sinon on devrait assister quand même au lendemain aux réactions qui auraient prouvé le contraire” a-t-il martelé. Il croit alors qu’il y a la bénédiction de Lomé pour la réussite d’une telle opération. Il a indiqué que “les exemples sont là” et “qu’on peut citer le cas de l’assistanat de Ben Laden au Pakistan et quand bien même Ben Laden était un terroriste international et que les Américains ont violé les principes pour assassiner Ben Laden sur le territoire pakistanais, on a vu des réactions des autorités pakistanaises” et “ des tètes sont tombées”.
“Aux mégardes d’une personne honnête comme l’activiste béninois et il serait d’ailleurs en exil au Togo. Ce qui veut dire qu’il y a absolument quelque chose qui est cachée derrière cette arrestation. Et moi personnellement, je soupçonne un deal politique qui ne dit pas son nom. Faire croire que les autorités togolaises n’étaient pas au courant, moi je crois qu’on ne peut que le dire devant les naïfs. Pour des personnes avisées, elles doivent comprendre que ça ne peut pas être possible “ a lâché le président de l’Association des Victimes de la Torture au Togo avant de poursuivre qu’il y a “un deal politique entre les autorités togolaises et les autorités béninoises. Car dit-il, “si effectivement il s’était avéré que les autorités togolaises n’étaient pas informées”, le militant des droits humains croit qu’“au lendemain de cette arrestation, les têtes devraient tombées” et “les chefs de renseignement, le ministère de la sécurité, les autorités en charge de la sécurité devraient rapidement réagir”.
Pour lui, “c’est très simple, on ne peut pas dire aujourd’hui que le président Burkinabè Ibrahim Traoré vienne au Togo pour arrêter Damiba sans que les autorités togolaises ne soient pas informées”. “ Moi je crois que ce n’est pas du tout possible. Pour moi, cet activiste a fait l’objet d’une marchandise politique et il n’a rien à faire “ a fait savoir Atcholi Kao.