Dans un entretien exclusif accordé à Reporter Médias Monde, l’ancien Directeur général de la Police nationale et retraité d’office, Louis Philippe Houndégnon a exposé les imperfections du gouvernement Talon. Et par ricochet, il parle de son grade de Général qu’aucun juge ne puisse rétablir. Chose qui le positionne dans un élan de critique de la politique Talon en ce qui concerne la fusion Police-Gendarmerie.
Depuis son avènement en 2016, le président Patrice Talon a instauré plusieurs réformes dans plusieurs secteurs. Le cas de la police et de la gendarmerie attire la curiosité des uns après la fusion. Même si plusieurs personnes estiment que cette fusion peut corriger les dérives entre les deux corps, elle ne favorise pas l’évolution des jeunes recrus et bafoue les différents droits. C’est ce que démontre Philippe Houndégnon, ancien directeur général de la police nationale qui s’adresse ouvertement au chef de l’État en mettant en valeur son grade. En effet, pour l’ancien directeur général de la police nationale, ses droits doivent être rétablis. « Que Patrice Talon veuille ou pas, je le lui dis dans les oreilles aujourd’hui. Il n’y a aucun juge au monde qui ne puisse me rétablir comme Général 5 Étoiles. Que cela se fasse en son temps ou pas, de mon vivant ou après ma mort, cela se fera. Parce que moi, mes ayant droit réclameront ces droits. Je suis à l’aise et je n’ai aucun problème », a-t-il déclaré à Reporter Médias Monde. À l’en croire, tout ce qu’il mérite devrait lui revenir tôt ou tard.
Critiquant la fusion Police-Gendarmerie, il estime que le système mis en place ne permet pas l’évolution des jeunes recrus. « Qu’on veuille ou pas, moi je suis devenu Général aujourd’hui. Ce qui est fait au sein de la Police républicaine empêche la jeunesse d’évoluer. Comment vous avez des jeunes que vous recrutez et que vous ne pouvez pas faire évoluer ? On a mis des barrières de grades pour ne pas faire avancer les gens. Au sein du corps des hommes de rang, vous avez Sous-brigadier major et Brigadier-major. Les grades de majorats sont purement terminaux dans chaque corps. Quand on dit Major, c’est que vous avez fini cette étape-là. Dans le corps des Commissaires aussi, on met Commissaires major et contrôleur général. Tout ça, c’est des barrières pour ralentir le progrès des jeunes. Comment les gens vont se sentir dans leur besoin d’accomplissement ? Il n’y a pas d’espoir d’avancer » a-t-il laissé entendre. Il estime que cette barrière pousse beaucoup de personnes à démissionner pour se rendre dans d’autres pays comme les États-Unis.
Gildas AHOGNI