Sans langue de bois avec Reporter Médias Monde, l’ancien Directeur général de la police nationale et retraité d’office, Louis Philippe Houndégnon a exposé les imperfections de la fusion Police-Gendarmerie. Cette fusion se révèle comme un échec pour lui surtout avec la mise à la retraite d’office.
Avec les réformes de la police nationale devenue police républicaine, les choses ne sont pas reluisant pour certains officiers. Très jeune, certains se voient déjà à la retraite sans pour autant faire le nombre d’années qu’il faut. C’est ce que déplore l’ancien Directeur général de la police nationale qui estime que la fusion Police-Gendarmerie est un échec. C’est d’ailleurs ce qui le pousse à faire un lien de l’échec de fusion police -gendarmerie avec la mise à la retraite d’office. »C’est Flagada, toute la réforme est flagada et je pense que Patrice Talon doit en prendre conscience. Ce que les gens pensaient en me mettant à la retraite, où ils ont pensé me paupériser, ils ont … Je sais faire autre chose. Et les plus petits que nous, les gens qui ont 38 ans, qu’est-ce qu’ils vont devenir ? On a mis des gens de 40ans, 48 ans à la retraite. Des gens qui étaient en mission à l’ONU, vous voyez la situation et vous dites…, le ministre nous dit qu’il n’y a pas échec, il y a échec », a-t-il déclaré.
Expliquant la situation des majors qui sont également mis à la retraite, il pense que c’est vraiment un gâchis pour l’État. « Il y a une certaine catégorie qu’on appelle les majors aujourd’hui. En fait, ce sont nos officiers d’exécution de la police nationale qu’on appelait les Inspecteurs des officiers de paix qui se sont retrouvés dans cette catégorie qu’on a créée après 2016 et après la loi 2015-20. Ce qui est une anomalie et que la Cour suprême a annulé. Mais le Chef de l’Etat a appuyé les patrons actuels de la police et les décisions n’ont jamais été exécutées. La plupart de ces jeunes majors qui ont à peine 20 ans de service et qui sont venus peut-être 15 ans après moi à la police, on les a mis à la retraite. Gaspillage ou gâchis ? C’est donc cette expertise qui a manqué. Et ce que je dis des hommes est également valable pour les équipements et l’armement » fait-il savoir.
Ce qu’il déplore notamment est le jugement porté sur le nombre des officiers. « Quand nous sommes venus dans la fusion, avec la loi 2015-20, nous on avait fait un nouveau statut avec le président Boni Yayi. Et ce statut qui est la loi 2015-20, portait statut particulier des forces de sécurité publique et assimilés. Quand nous avons fait tout ce travail là et que nous sommes venus dans la fusion, il s’est fait que on était obligé de reverser les gens corps pour corps. Nos anciens officiers de paix et nos anciens inspecteurs de police, sont venus s’ajouter à nous autres les commissaires de police, et donc ils ont pensé que le nombre était devenu pléthorique » a-t-il déploré. Pour lui, c’est à travers un travail laborieux que l’effectif en est là. Il ne faut donc pas envoyer des officiers à la retraite d’une façon prématurée.
Il propose alors que cette réforme soit réexaminée pour le bien de tous.
Gildas AHOGNI