Thibaut Ogou :  “Après 38 mois d’absence, j’ai vu un Bénin dépourvu de toutes ses valeurs morales et éthiques”

Après avoir passé 38 mois derrière les barreaux puis libéré il y a un mois, ses amis et les membres de sa formation politique “Alliance Conclave de la Jeunesse ‘ (ACJ) ont rendu, ce dimanche 07 juillet 2024 dans un hôtel à Cotonou au cours d’une cérémonie de bienvenue, un hommage mérité à un combattant de la liberté, Thibaut Ogou. Selon la présidente du comité d’organisation de cette cérémonie d’hommage, Donatienne Acakpo, Thibaut Ogou est ” la preuve vivante que le Bien triomphe toujours du mal”. Pour elle, son “sacrifice ne sera pas vain”. Quant à Nadine Okoumassou, elle a demandé au peuple de se mobiliser pour écrire une nouvelle page de l’histoire de notre pays. Elle n’a pas manqué d’interpeller la conscience du président de la République, son, excellence Patrice Talon “ si il est fier qu’on compte aujourd’hui des jeunes “ comme eux, “ des jeunes comme Thibaut Ogou, détenu politique pour leur opinion, pour leur engagement”. “ Le développement de ce pays nous interpelle tous” a – t-elle laissé entendre avant d’ajouter : ” Ce qui reste encore est énorme”.  Françoise Sossou Holonou, présidente du Comité de Soutien aux Détenus et Exilés Politiques, a pour son part déclaré que “la personne humaine est sacrée” et que ce pays appartient à tout le peuple béninois.  Pour elle, “l’objectif de nos dirigeants, c’est d’humilier la personne humaine”.

“ Thibaut Ogou n’a pas peur de lui (Président Patrice Talon). Que celui va l’enlever de là à pour nom Thibaut Ogou” a lâché le président de l’Alliance Conclave de la Jeunesse. Tout en remerciant “Dieu, le seul, l’unique, le seul qui” lui a “donné le courage de tenir pendant tout ce temps”, lui qui l’a “permis de traverser cette épreuve douloureuse de” sa vie, “une épreuve que la jeunesse béninoise n’a rien fait pour mériter”, Thibaut Ogou a indiqué qu’allergique à la douleur du peuple, il a très tôt fait son choix.  “J’ai fait mon choix de me battre au côté des opprimés contre un pouvoir de ruse et de rage. En effet un pouvoir qui cherche toujours à intimider, un pouvoir qui cherche toujours à semer la peur, la terreur dans le cœur de tous les Béninois. En faisant ce choix, j’étais entièrement conscient des inconvénients” a-t-il fait savoir avant de poursuivre : “ J’aimerais bien rendre un vibrant hommage à nos patriotes qui sont toujours dans les prisons juste parce qu’ils défendent le juste et le bon. Mes hommages à tous mes frères et sœurs qui croupissent dans les prisons. Le peuple vous libèrera un jour.  Le Bénin vous libèrera un jour”.

  Après 38 mois d’absence, dit-il, il a vu un Bénin méconnaissable par à cause des rues ou des ruelles dans les vons, de la statue Bio Guéra en bottes déplacées au carrefour Erevan ou de la statue de l’Amazone ni même des fleurs plantées derrière la présidence mais “un Bénin dépourvu de toutes ses valeurs morales et éthiques”. Pour lui, “la jeunesse déboussolée et désorientée se livre aux pratiques sexuelles déshonorantes sur les réseaux sociaux” et que “le chômage devient de plus en plus accentuant devant un gouvernement impuissant face à cette situation.  L’intimidation et la peur se fait sentir sur tous les visages des béninois. L’université d’Abomey Calavi, le haut lieu du savoir est devenu un camp militaire. La destruction et la liquidation des sociétés publiques devient le seul projet de société du gouvernement en place”. Sur le plan politique, le président de l’Alliance Conclave de la jeunesse a affirmé que “l’Assemblée nationale, elle est devenue la Cour de décisions du pouvoir où les députés de l’opposition n’existent que juste pour accompagner et être témoin des lois crisogènes” et qu’”à petit coup , nous  assistons au retour de la politique  du démon à trois tètes”.   Quant à l’opposition représentée aujourd’hui à l’Assemblée par le parti Les Démocrates, il a signifié qu’“elle doit savoir que le combat est ailleurs “ car la solution selon lui, les responsables de la plus grande formation politique de l’opposition “le savent bien” et que cela peut venir d’eux.  “On veut juste qu’ils battent le vrai combat et non celui du bourreau. J’appelle la conscience de tous à repenser autrement pour qu’ensemble on puisse renverser la donne car trop c’est trop” a souligné Thibaut Ogou.