Depuis l’avènement du pouvoir de la rupture, les conditions de vie et de travail des hommes des médias sont devenus précaire voir alarmant. N’étant pas du goût des députés du groupe parlementaire Les Démocrates, ils ont exprimé, ce jeudi 04 juillet à l’Assemblée nationale, leur amertume au traitement dont les professionnels des médias font objet sous le régime en place tout en dénonçant l’asservissement des médias.
Les députés du groupe parlementaire Les Démocrates ne sont pas enchanté du traitement que subissent les journalistes béninois depuis l’avènement du président Patrice Talon. C’est à travers leur séance de ce jeudi 04 juillet 2024 que les députés Éric Houndété, Nourénou Atchadé, Antonin Midofi Hounga et Célestin Hounsou ont exprimé leur amertume au traitement dont les hommes de la presse font objet sous le régime de la rupture. À travers leur désarroi exprimé, on retient que la presse béninoise est asservie sous la gouvernance talon. Et dans un contexte où les médias essaient vaille que vaille le professionnalisme, ils estiment que le gouvernement a décidé de faucher et de démanteler le système des médias et de mettre à sa solde toute la presse. À en croire Éric Houndété, si vous n’êtes pas à la solde du gouvernement, si vous n’êtes pas à la CRIET, c’est que vous êtes dans la tombe.
En effet, Éric Houndété pense que les hommes des médias travaillent et vivent dans la précarité. « On note aujourd’hui des conditions de vie et de travail inacceptable pour les professionnels des médias. Pas de salaire, pas de sécurité sociale et en cas de maladie, pas de prise en charge. Donc il y a précarité » a-t-il fait savoir. Poursuivant sur cette même lancée, il dénonce la fermeture tout azimut des organes de presse et l’asservissement de certains médias par le pouvoir en place. « 35 jours seulement après la prise de fonction du président Patrice Talon, tous les organes de presse qui avaient des contrats avec l’État ont vu leurs contrats suspendu. Mais ceux qui ont accompagné la campagne du candidat Patrice Talon ont poursuivi avec les contrats d’état sans aucun appel à candidatures. Ils ont bénéficié des ressources de l’État pour continuer leur travail. Plus grave, à partir de 2018, l’aide de l’État à la presse privée à été suspendu et ce, jusqu’à ce jour » fait-il savoir. Toutefois, il n’a pas manqué de faire des recommandations au gouvernement pour une bonne régulation de la presse béninoise. « Je recommande au gouvernement de rebrousser chemin par rapport à la sélection des organes de presse qui interviennent dans le domaine public. Les ressources publiques doivent servir dans le cadre de l’équité« , a-t-il proposé.
Sur cette même lancée, le député Nourénou Atchadé vient réenchérir en estimant que le gouvernement a clochardisé la profession de journalisme en rendant précaire les conditions de vie et de travail des professionnels des médias. Et quiconque qui s’oppose à la soumission est anéanti et interdit de profession. Il prend exemple sur les cas de Golfe TV, soleil FM et consorts avec le lot de chômage qui s’en suive pour prouver à quel point l’environnement médiatique est désastreux. Par ailleurs, il rappelle à tous le devoir de chacun pour une presse épanouissante et libre. « Nous avons tous intérêt à protéger et à défendre la liberté de la presse pour préserver la démocratie et les droits fondamentaux. Le gouvernement, les institutions et les citoyens ont un rôle à jouer pour soutenir un environnement médiatique libre et pluraliste au lieu de séquestrer et asservi la HAAC en faisant d’elle une institution monocolore du pouvoir exécutif. Et quand le pouvoir législatif sera complice de la soumission de la presse, il est important que le peuple regarde à qui il délègue son pouvoir souverain », a-t-il conclu.
Gildas AHOGNI