C’est un secret de polichinelle. Aucun jour ne passe sans que l’on ait les échos des raz-de-marée humaines dus aux querelles intestines entre agriculteurs et éleveurs. Récemment, à Pobè, c’est une vieille dame, septuagénaire, qui a été tuée à coup de machette par un Bouvier. La raison, son troupeau de bœuf aurait été arraisonné par la vieille dame qui tenait à préserver à tout prix, ses noix de karité, qu’elle ramassait dans un champ. Des scènes du genre sont légions et persistent en dépit des dispositions prises par le gouvernement pour limiter les dégâts.
C’est donc dans cette démarche de limitation des dégâts, qu’une délégation gouvernementale s’est déplacée sur Covè, dans le département du Zou, ce vendredi 28 juin 2024. Composée du garde des sceaux béninois, Yvon Détchénou et du ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, la délégation s’est investie d’une mission de sensibilisation des différents acteurs impliqués dans la chaîne de développement local du Zou, plus spécifiquement la région d’agolin.
À la salle de conférence de la Mairie de Covè, des débats constructifs ont été menés entre les représentants du gouvernement, les acteurs locaux et les populations à la base. De façon spécifique, les textes organisant le secteur de la transhumance ont été lus et expliqués dans les langues parlées au plan local à tous les participants, ce qui a permis à la délégation d’élucider les diverses préoccupations des populations. C’est ici, l’objectif principal de l’initiative du gouvernement : écouter afin de mieux faire approprier aux concernés, les textes qui organisent le secteur agropastoral notamment ceux relatifs à la transhumance. « Le gouvernement ne peut plus tolérer les violences systématiques autour des conflits entre agriculteurs et éleveurs (…) », a martelé le ministre Ivon Detchnou.
Il a par ailleurs, rassuré que le gouvernement et ses structures à tous les niveaux sont à la disposition de tous les acteurs pour aider à trouver des solutions aux problèmes qui se posent en ce qui concerne la cohabitation entre éleveurs et agriculteurs.
Dans ce sens, des acteurs de l’appareil judicaires, Officiers de Police judicaire et Procureurs seront instruits pour descendre au niveau des communes pour expliquer les textes et sensibiliser tous les acteurs sur les dispositions légales qui organisent et gèrent les problèmes de transhumance au Bénin, a annoncé la délégation gouvernementale.
Ignace TOSSOU