Après une longue période de trêve, les députés ont repris ce jeudi 20 juin 2024 le chemin du palais des gouverneurs de Porto-Novo. Là-bas, un lot important de dossier les y attendent. Notamment l’examen du projet de loi sur l’urbanisme. A l’occasion, les députés ont unanimement opposé leur droit de veto sur cette loi.
Dans une action concertée et empreinte de solidarité, les députés de l’Assemblée se sont rangés derrière le député Assan Séibou, rejetant le projet de loi sur l’urbanisme. Tel que présenté, ce projet de loi, s’opposent foncièrement aux intérêts des populations, ont-ils unanimement reconnu. En effet, le dernier livre, le livre des répressions contient des dispositions jugées en déphasage avec les réalités des populations. Pour cela, les députés ont souhaité que cette partie de la loi soit revisitée aux fins d’être adaptés aux réalités des populations. Car « la loi aussi n’est pas que sanction, elle doit s’inscrire aussi dans une démarche d’éducation. Vous voyez un projet de loi qui s’écarte totalement des réalités», dénonce le député Célestin Hounsou.
S’inscrivant dans ce même registre, le député Eric Houndété du parti Les démocrates déclare : « M. le président, il y a des ingénieurs prétendument appelés professionnels qui ont construits des immeubles qui se sont écroulés et il y a ceux que vous n’avez pas le courage d’appeler professionnels, qui ont appris sur le tas, qui ont construits des maisons depuis 50 ans qui tiennent debout et qui ont même réalisé des économies pour ceux qui ont construits. Comment on distingue ces gens-là pour savoir s’ils sont professionnels ou pas ? Mes collègues ont déjà expliqué. Il faut gouverner pour les hommes et non pour les choses et non pour la mode et non pour le mimétisme ; c’est pour ça que je souscris comme tout le monde à la nécessité de prendre du recul pour regarder la loi que nous voulons prendre et la mettre en harmonie avec les hommes pour lesquels nous prenons la loi. »
Le discours reste donc le même : “Tenir compte de la réalité de nos populations“, a été le maitre mot au cours de l’examen du projet de loi sur l’urbanisme.
Ignace TOSSOU