Beaucoup de personnes passent de vie à trépas ces derniers jours dans toutes les communes du Bénin. Et le constat qui choque plus d’un est la mort par pendaison où ces victimes mettent une fin à leur vie terrestre. Le cas le plus récent est celui de l’enseignant qui s’est suicidé dans la ville de Parakou en laissant une lettre à son épouse. Tous ces cas de suicide interpellent la conscience des uns et des autres sur les différentes causes et une solution palliative.
Le suicide est désormais une monnaie courante au Bénin. Presque chaque semaine, une personne se donne la mort soit par pendaison ou encore par noyade. Suite à chaque cas de suicide, l’amertume s’empare des uns et la réflexion s’empare des autres. Jusque là, aucune cause commune n’a été déterminée pour justifier de ces actes ignobles voir cruels. Toutefois, chacun se plonge dans une sorte de réflexion espérant trouver une alternative d’empêcher ces cas de suicide. Le plus récent suicide qui interpelle tous est celui de l’enseignant qui s’est volontairement donné la mort en laissant derrière lui une femme et un enfant. La première question qui se pose est de savoir quelle situation peut amener une personne à abandonner sa famille ? En effet, la dépression ou encore le désespoir existe bel et bien. On peut affirmer sans aucun doute que tous ces cas de suicide peuvent avoir en commun cette cause. Face à la situation économique du pays, ce qui peut amener au désespoir ou à la dépression ne manque guère. La cherté de la vie à laquelle font face les uns et les autres, le chômage grandissant, le coût élevé des produits agricoles, etc..sont des facteurs susceptibles d’amener au désespoir ou de causer la dépression. Aujourd’hui, plusieurs ménages éprouvent la grande difficulté à subvenir aux besoins quotidiens malgré leur acharnement au travail. Ne pouvant plus supporter avec l’amaigrissement et les réflexions de trop, certains optent pour le repos éternel.
Quid des rituels ?
La recherche effrénée du profit ou du gain facile s’observe de plus en plus au quotidien. Dans la quête de la richesse, plusieurs sont ces personnes qui jugent bon de faire recours aux rituels. Dans la masse, il y en a qui s’en sortent au détriment d’autres. Les cas de suicide peuvent également avoir pour cause les différents rituels qui s’observent. Aujourd’hui, certains des prêtes fâ n’hésitent plus à demander une vie en fonction de ce que recherche leur client. Bien qu’étant conscient des risques encourus, certains ne font plus marche arrière histoire de sortir de la misère. L’un des cas les plus récents est le sacrifice d’un petit enfant à une divinité. Dès lors que l’effet escompté n’est pas visible, celà peut amener au suicide. Les « Bôkonon » doivent impérativement revoir leur manière de fonctionner en ce qui concerne les sacrifices humains. Prendre une vie ou encore se prendre la vie demeure un péché devant « l’Être suprême ».
Morosité des uns et des autres
Un deuil n’est pas une réjouissance. Le décès d’un membre d’une famille affecte plusieurs personnes. Malheureusement, l’on s’érige en médecin après la mort après que le forfait soit commis. Même si mettre fin à sa vie n’est pas une solution adéquate pour sortir du gouffre, certaines causes de cet acte sont légitimes. Toutefois, l’on observe le caractère morose des uns et des autres après chaque cas de suicide. C’est avec grand regret que les parents, amis et alliés de ces victimes acceptent la situation. Parmi eux, ceux qui arrivent à s’en sortir en ayant jamais eu une idée de suicide se retrouvent aussitôt dans de profondes tristesses. Il faudra donc faire face à cette morosité et surtout, assister les uns et les autres. Le gouvernement béninois est aussi interpellé pour revoir la situation économique du pays. L’entraide, l’assistance et le soutien devraient être désormais le leitmotiv de tous.
Gildas AHOGNI