Au Burkina-Faso, le secteur de la justice est au ralenti depuis quelques jours. Pour cause, les avocats burkinabè manifestent contre le non-respect d’une décision de justice autorisant la liberté de leur collègue, Guy Hervé Kam, arrêté le 29 mai 2024 pour « complicité de complot contre la sûreté de l’Etat et association de malfaiteurs ».
Le 18 avril 2024, la Cour administrative d’appel d’Ouagadougou avait rendu sa décision dans cette affaire, ordonnant la libération de l’avocat et cofondateur du mouvement de la société civile Balai Citoyen. Mais jusque-là, rien n’en fit. L’avocat croupit toujours derrière les barreaux. C’est donc pour forcer la main aux autorités du pays des hommes intègre en les amenant à respecter la décision de la Cour, qu’ils ont décidé d’observer une période de grève de quatre jours soit du 4 au 8 juin 2024. Comme l’explique ici Siaka Niampa, bâtonnier de l’ordre des avocats, cette grève vise à « interpeller les autorités sur le respect des règles régissant la procédure pénale au Burkina-Faso à l’égard de toute personne mise en cause, l’application de l’article 6 du règlement n°5/CM/UEMOA du 25 septembre 2014 relatif à l’harmonisation des règles régissant la profession d’avocat, et le respect et l’exécution des décisions de justice par l’Etat à l’égard de toute personne ».
Ainsi, les avocats s’interdisent jusqu’à nouvel ordre de « participer aux audiences devant toutes les juridictions sans exception ainsi que les organismes à caractère juridictionnel ». Et la conséquence de cette décision en est que les audiences ont été suspendues dans tous les tribunaux du pays.
Ignace TOSSOU