Ancien président de l’Alliance Iroko, Bertin Koovi était l’invité de l’émission Grand Angle de ce dimanche 02 juin 2024. Avec le journaliste Virgile Ahouansè, l’ex opposant au régime de la rupture a passé au peigne fin plusieurs sujets d’actualité, notamment l’épineuse question de la cherté de la vie et ses corollaires. Il a également levé un coin de voile sur le « péché congénital » du pouvoir en place.
S’il y a bien des années en arrière, le torchon a semblé brûler entre Bertin Koovi et le président Patrice Talon, en raison des points de divergences qui les ont opposés, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Du moins depuis que l’ancien président de l’Alliance Iroko a semblé comprendre « que quelque chose se faire dans le pays ». C’est en effet, ce que Bertin Koovi a fait savoir sur l’émission Grand Angle de ce dimanche 02 juin 2024. Et pour s’être rendu à l’évidence que les choses bougent réellement au Bénin, l’homme politique a fait clairement savoir qu’il fait le choix d’oublier les moments d’exil qu’il a vécu au nom de ses opinions d’entre temps. « Je pardonne mes deux ans d’exil (…) », parce que je suis en train de voir « que quelque chose se fait dans le pays ». Et cette chose qui se fait est la résultante de la « souffrance » dans laquelle végète aujourd’hui le peuple béninois. « Tout le monde reconnait que la vie est dure. Les populations souffrent, c’est vrai, mais vous conviendrez avec moi que quand un parent est en train de construire sa maison, sa famille ne vit plus aussi bien que quand il n’est pas en période de construction. Le temps de la construction passera et on pourra revenir à nos habitudes. On serre la ceinture aujourd’hui afin de mettre en place les infrastructures de base. Le président Patrice pour ce que j’ai retenu après nos échanges a décidé de nous amener à faire l’effort de construire les fondamentaux du développement. C’est un choix qu’il a fait et il sait combien le peuple souffre mais ma foi, c’est le prix à payer », a déclaré l’opposant devenu soutient chevronné du chef de l’Etat.
Ainsi, Bertin Koovi invite les béninois à faire du supporte et abstiens-toi. Ceci, afin de permettre au gouvernement du président Talon de faire ce que Yayi Boni n’a pas fait, en faisant « manger les populations » sans jamais réussir à « rien construire en réalité ». Pour lui, le Chef de l’Etat « est conscient » que son inaction vis-à-vis d’un peuple qui crie cherté de la vie « le rend impopulaire mais c’est le prix à payer », pour le salut du développement, a-t-il tonné. Et pour réussir à bien ce pari de faire de Cotonou, New York ou Paris, comme rêvé par l’ancien chef d’Etat Boni Yayi, sans faire bouder le peuple, le partisan du parti cheval trouve que « la rupture a eu un péché congénital au départ ». Pour Bertin Koovi, ce n’était pas gagné d’avance que les réalisations de l’actuel gouvernement soient appréciées à leur juste valeur sans un minimum de « propagande » voire même du « culte de la personnalité ». Ce serait donc ce manquement du régime Talon qui fait aujourd’hui que le peuple ne comprend rien au processus de développement enclenché depuis 2016. Et l’urgence serait alors selon ce soutien du président Talon, de corriger le tir. En quoi faisant ? En améliorant « notre communication », afin d’expliquer aux populations, « le bien-fondé de l’effort qu’on leur demande de faire », lance Bertin Koovi pour qui la classe politique « infantilise nos populations ».
« Le plus grand parti politique au Bénin c’est l’abstention (62 %) »
Abordant le nouveau code électoral, Bertin Koovi déclare que « Ce code électoral est un code électoral barbare. Mais il est utile pour tout le monde. Parce que c’est le même code qui va amener BR, UP-R, LD et quiconque aux élections ». Le code permet ainsi, à l’en croire, « de voir qui est garçon parmi les partis politique ». Puisque, la vérité selon le mouvancier, «le plus grand parti politique au Bénin c’est l’abstention (62 %) ». Ce code placerait donc les partis politiques sur un même pied d’égalité, ce qui n’est pas cependant le point de vue de nombre d’analystes politiques, de l’église catholique, encore moins de l’opposition qui y voit un « recul démocratique ».
Ignace TOSSOU