À Dowa, une localité située dans la commune de Porto-Novo, département de l’Ouémé, un jeune homme de 40ans ans a été froidement abattu par des policiers le mardi 7 mai 2024 dans des circonstances encore floues. Alors que les policiers étaient partis pour arrêter un homme, considéré comme un des collaborateurs connus des structures policières pour avoir longtemps dirigé un comité de sécurité dans la localité, c’est sur son neveu, un certains Luc Tognon qu’ils ont fini par jeté leur dévolu.
Mardi 7 mai 2024. Il sonnait 13h environs quand les éléments de la police républicaine ont débarqué dare-dare au quartier Dowa de Porto-Novo, semant la panique dans le cœur des habitants. La horde de policiers s’étaient immobilisés dans la cour de la collectivité familiale Tognon. Et comme pour mieux exprimer leur hégémonie, ils ont envoyé en l’air, des coups de feu de semonce. Dès lors, tous les jeunes présents dans le périmètre se sont maintenu face contre terre. Il s’agissait, selon nos informations, d’une « intervention spéciale ». Les hommes de Soumailaya Yaya étaient là pour un seul but. Arrêter le Sieur Bernard Tognon. Septuagénaire, le vieil homme fait office de sage du quartier et fut « un des collaborateurs connus des structures policières pour avoir longtemps dirigé un fameux comité de sécurité dans la localité », apprend-t-on. Mais dans la foulée, les policiers ont identifié, parmi les jeunes maintenus contre terre à coup de semonce, un certains Luc Tognon. Portant le même patronyme que leur cible, ils lui ont intimé l’ordre de les conduire dans la concession de ce dernier. « Mais avant de franchir l’entrée de la grande cour familiale, il aurait été abattu par trois coups de feu notamment dans le dos alors qu’il marchait droit devant les policiers, juste à l’entrée de la concession familiale ou nous avons eu l’occasion de constater par nous-même les traces résiduelles de sang », fustige l’honorable député Abdou Akim Radji dans un message adressé au président de l’Assemblée nationale. Message dans lequel, le député dénonce une recrudescence des cas d’exécution extrajudiciaires en invitant le gouvernement à répondre, devant la représentation nationale, à 4 questions portant sur la situation.
Cette situation n’est pas une première au Bénin. Elle intervient, 8 mois après le cas du jeune Martin Hounga, 18 ans, froidement abattu, sans raison valable, par des fonctionnaires de la police républicaine, en poste dans l’arrondissement de Hèvié. Ceci, après une course poursuite, alors qu’en visite avec son frère, chez son oncle, à Cocotomey, le jeune Martin ralliait tard dans la nuit, Hèvié à Zem.
Ignace TOSSOU