Le Bénin a décidé ce mercredi 22 mai 2024 de la fermeture de sa frontière fluviale avec le Niger. La mesure intervient alors que les échanges entre les deux pays continuent de manière frauduleuse bien que la tension due à la fermeture des frontières nigériennes n’a pas baissé en intensité.
Aucune note officielle sur cette nouvelle mesure. Mais sur le terrain, le constat est apparent. Le transport sur le fleuve Niger est interdit. Les éléments de la police républicaine sont déployés en masse pour veiller à la mise en application de la décision. Selon Sota FM qui rapporte l’information, la mesure semble être décrétée ce mercredi. Ainsi, elle vient crisper davantage les relations entre le Bénin et Niger qui, il faut le dire, ne se sont pas du tout vus de bon oeil, ces derniers mois.
Une situation qui trouve sa source dans le coup d’État du 26 juillet 2023, conduisant à la prise de sanction par la Cedéao. En application des sanctions, le Bénin avait fermé sa frontière qu’il va rouvrir finalement après la levée des sanctions par l’organisation sous-régionale. Mais le Niger de son côté réfute toute possibilité d’ouverture de sa frontière. Pour se justifier, Niamey évoque la présence de bases militaires françaises sur territoire béninois. Lesquelles formeraient des Terroristes dans le but d’attaquer son territoire. Mais dans le même temps le transport des personnes et des biens à travers le fleuve Niger et d’autres passages illégaux s’observent de façon récurrente.
La décision du Bénin d’interdire le transport par voie fluviale est une manière de durcir le ton contre la pratique et d’attirer l’attention de la junte nigérienne sur la nécessité pour elle de rouvrir ses frontières pour une réelle intégration africaine. À juste titre, le Bénin a ouvert un corridor au nord, à quelques kilomètres de la frontière nigérienne, en direction du Nigeria, passant par Ségbana, reliant le Bénin à l’État de Kebbi au Nigeria. Lequel corridor, devrait offrir, d’après nos informations, une meilleure option aux transporteurs nigériens qui peuvent désormais choisir de traverser une courte distance depuis le port de Cotonou jusqu’à Kebbi, puis jusqu’au Niger.
Ignace TOSSOU