Au Bénin, les partis politiques sont préoccupés par la fracture des relations entre Cotonou et Niamey. Après l’UP-R, c’est au principal parti d’opposition Les Démocrates de faire son réquisitoire. C’était à l’occasion de sa session extraordinaire du vendredi 10 mai 2024.
« L’approche conflictuelle adoptée par le pouvoir de la rupture » dans la crise actuellement en cours entre le Bénin et le Niger n’est pas du goût du parti de Boni Yayi. Le parti l’a fait clairement savoir vendredi 10 mai, au cours d’une session extraordinaire. Dans le communiqué final délivré par le chargé de communication du parti, Guy Dossou Mitokpe, le parti se dit profondément préoccuper par la situation entre les deux pays. Laquelle situation concerne essentiellement la décision du chef de l’État de couper court au chargement par navires dans les eaux territoriales nationales du pétrole brut produit par le Niger ainsi que l’exportation des produits vivriers du Bénin.
De ce fait, le parti « Les Démocrates » condamne « l’approche conflictuelle adoptée par le pouvoir de la rupture » et invite les deux partis à la table de négociation; celle du « dialogue respectueux des intérêts de toutes les parties notamment de l’aspiration fondamentale des peuples du Niger et du Bénin à la paix sans ingérence extérieure conformément au communiqué de la 1168è réunion du conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine tenue le 14 août 2023 sur la situation du Niger ».
De l’avis de Boni Yayi et son parti, le Bénin « gagnerait davantage à préserver les lieux historiques de paix avec nos voisins comme nous l’ont appris tous les présidents avant Patrice Talon ».
Depuis que le Bénin a ouvert sa frontière après la levée de sanction de la Cedeao, le Niger persiste à rouvrir ses frontières. Pour se justifier, Niamey évoque la présence de bases militaires françaises sur le territoire béninois. De son côté, le gouvernement béninois ne manque pas d’occasion pour démentir le fait. Dimanche encore, le porte-parole du gouvernement a expliqué que le Niger se fourvoie en faisant de telles allégations. Il a même autorisé les autorités du Niger à fait dépêcher des journalistes indépendants sur le territoire béninois pour vérification des faits.
Ignace TOSSOU