Lundi 13 mai 2024. Niamey prend une décision majeure. Celle d’écarter les camions immatriculés au Bénin du transport du fret Nigérien au port de Lomé. C’est à travers un communiqué dûment signé du Colonel Major Salissou Mahaman que l’information a été notifiée.
Et ça ne démord toujours pas côté nigérien. Trois jours après la sortie médiatique de son premier ministre, le Niger vient de franchir le rubicon en décidant de retirer de son fret, tous les camions immatriculés au Bénin. C’est dire que désormais, seuls les camions portant l’immatriculation nigérienne et togolaise sont autorisés à transporter les marchandises nigériennes au port de Lomé. «L’enlèvement du fret nigérien au port de Lomé et en tout lieu du territoire de la République Togolaise est exclusivement réservé aux véhicules immatriculés au Niger et au Togo conformément à l’accord bilatéral de transport routier entre la République du Niger et la République Togolaise », renseigne le communiqué porté par le ministère des Transports et de l’Équipement.
En cas de forte demande, et sur autorisation exceptionnelle du Ministre des Transports et de l’Equipement, poursuit le communiqué, les véhicules immatriculés au Burkina Faso, au Mali et au Ghana peuvent participer à l’enlèvement dudit fret.
Il s’agit bien là d’une décision qui vient clairement montrer que les autorités nigériennes se livrent à un jeu de démonstration de force depuis que le Bénin a décidé du blocage du pétrole nigérien vers Sèmè-Podji. En prenant une telle décision le 06 mai 2024, le chef de l’État béninoise croyait avoir attaqué là où il fallait pour que Niamey décide de la réouverture de ses frontières. Mais avec ce nouveau retournement de situation, le suspense semble être désormais total sur la normalisation des relations entre les deux pays.
Ignace TOSSOU